La production locale de gaz naturel au Maroc ne dépasse pas les 100 millions de mètres cubes par an et il est extrait à partir de petits gisements parsemés çà et là sur l'ensemble du pays. Pour autant ce volume n'est pas suffisant et il faudra 10 fois plus d'extraction pour pouvoir répondre aux besoins nationaux, estimés quant à eux à un milliard de mètres cubes bon an mal an. Selon le dernier rapport du Conseil de la concurrence (CC), paru hier jeudi 6 janvier 2022, les données publiées dans un avis dépendant de la loi n° 91.17 relative au secteur du gaz naturel, c'est l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), en partenariat avec des sociétés privées spécialisées dans le domaine de l'exploration et de la recherche d'hydrocarbures qui est chargé de du transport et de la distribution de gaz naturel. L'acheminement du gaz naturel issu des gisements de l'ONHYM, situés dans les régions du Gharb et d'Essaouira, se fait par gazoducs. Tandis que le condensat (mélange liquide d'« hydrocarbures légers » obtenu par la condensation de gaz naturels) est transporté quant à lui par camion-citerne. Le réseau de gazoducs dont dispose l'ONHYM, nous dévoile le CC, est long de 213 km dans la plaine du Gharb, tandis qu'il atteint tout de même 160 km dans le bassin d'Essaouira où il alimente principalement l'OCP en son centre minier de Youssoufia (séchage et calcination). Pour ce qui est du gaz du Gharb produit et commercialisé par l'ONHYM & Co, il est livré à diverses entreprises de la zone industrielle de Kénitra, Compagnie marocaine des cartons et des papiers (CMCP) Super Cérame (industrie de la céramique) et Keyes Cemok (fabrication des alvéoles pour emballage)... Les gazoducs utilisés par l'ONHYM sont des canalisations à dimension modeste de faible diamètre peu longs mais d'un maillage qui raccorde les puits aux stations de comptage pour acheminer le gaz jusqu'à destination. Les sociétés d'exploration et de la recherche d'hydrocarbures qui œuvrent avec l'ONHYM ont pour nom, Sound Energy qui détient la licence de Tendrara dans la région de l'Oriental, Chariot Oil & Gas qui détient la licence Lixus à Larache, Mohammedia et Kénitra, Petrador Oil & Gas dans la région de Guercif et SDX Energy qui dispose de cinq concessions dans la région du Gharb (centre-nord) et de trois concessions dans le nord-est du Maroc. En attendant que les différentes explorations dévoilent leur volume de réserves et compte tenu de la faible production locale de gaz naturel, et de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (588 millions de mètres cubes en 2019), le Royaume aura recours aux importations pour ses besoins en gaz naturel. Le Maroc entend diversifier ses sources d'approvisionnement en reprenant le processus d'exploitation du gazoduc Maghreb-Europe et en important le gaz des fournisseurs les plus proches géographiquement et les plus compétitifs. Il compte également sur l'exploitation du gazoduc qui reliera le Nigeria au Maroc. D'un autre côté, le CC dévoile les principaux acteurs énergivores en Gaz naturel au Maroc. L'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) de sa production d'électricité est le principal consommateur de gaz naturel au Maroc avec un volume de 884,3 millions de mètres cubes, contre des miettes 98,7 millions de mètres cubes pour les industriels, en 2019. Depuis 2005 il en ainsi. Mais faut dire que ces derniers à travers cette énergie propre sont de plus en plus attirés, notamment dans des secteurs comme l'industrie chimique et pharmaceutique, l'industrie papetière la métallurgie, l'automobile, l'agroalimentaire... Les données de l'ONEE indiquent que la demande finale en consommation de gaz naturel en augmentation exponentielle devrait atteindre le 1,1 milliard de mètres cubes en 2025, près du 1,7 milliard de mètres cubes d'ici 2030 et environ 3 milliards de mètres cubes d'ici 2040. Ces projections sont principalement liées à l'augmentation de la consommation de gaz naturel destiné aux secteurs de la production d'électricité, de l'industrie et des transports, en plus des besoins de l'OCP, qui entend s'orienter vers un modèle basé principalement sur le gaz naturel.