C'est officiel. La Délégation interministérielle aux Droits de l'Homme a finalement été rattachée au ministère de la Justice, dirigé par Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM). Cette officialisation du rattachement de la gestion des droits de l'Homme au ministère de la Justice, met fin à la polémique née dans les milieux militants après la nomination du gouvernement d'où le ministère en charge des droits humains avait disparu. Ainsi, le décret définissant les prérogatives du ministre de la Justice, et publié dans le dernier numéro du Bulletin Officiel (BO), il est fait état du rattachement de la Délégation Interministérielle aux Droits de l'Homme au département dirigé par le PAMiste, Abdellatif Ouahbi. Dans le troisième article du décret, signé du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et de son ministre de la Justice, il est stipulé que « la Délégation Interministérielle en charge des Droits de l'Homme est rattachée au ministère de la Justice, et que le ministre de la Justice se charge de toutes ses structures« . Abdellatif Ouahbi, nommé ministre de la Justice le 7 octobre par le Roi Mohammed VI dans le gouvernement d'Akhannouch, exercera ainsi les pouvoirs confiés à l'autorité gouvernementale chargée de la justice, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur. Il exercera également la mission d'élaboration et de mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le domaine de la défense, de la protection et de la promotion des droits de l'homme, ainsi que dans le domaine du droit humanitaire international, et ce, en coordination avec les autorités et les départements ministériels concernés. Après l'annonce du nouveau gouvernement, rappelle-t-on, plusieurs observateurs avaient appelé à mettre fin à la situation ambiguë de la Délégation interministérielle aux droits de l'homme, à l'époque de Mustafa Ramid, ancien ministre d'Etat et des droits de l'homme, qui la chapeautait, aux côtés d'un délégué ministériel nommé par un Dahir. D'ailleurs, un conflit avait éclaté avant les élections au sein de la Délégation entre Mustafa Ramid, ministre d'Etat chargé des droits de l'homme et des relations avec le Parlement, et Chawki Benayoub, délégué ministériel aux droits de l'homme, sur les limites de leurs compétences respectives.