À une semaine des élections allemandes la course à la Chancellerie s'annonce des plus féroces et malgré le fait que les conservateurs de la CDU aient réalisé un petit bond dans les sondages, de trois points la semaine dernière, tout indique, cependant, que le SPD et son leader, le social-démocrate Olaf Scholz, l'emporteront si l'on s'en tient aux derniers sondages où les intentions de vote se stabilisent autour de 25 % pour le SPD, 22 % pour la CDU, 16 % pour les Verts et 12 % pour les libéraux du FDP. Mais pour autant, cela ne suffira pas pour pouvoir tenir le gouvernail de l'Allemagne qui sans Alliance n'en devient qu'un bateau à la dérive. À l'issue des élections législatives du 26 septembre, l'attention sera portée donc, sur les possibles coalitions gouvernementales et c'est ici que les petits partis joueront un rôle important. C'est pourquoi la déclaration du leader libéral, Wolfgang Kubicki, est significative de par bien de vérités quand il exclut « de faire partie d'un gouvernement avec Scholz » indiquant que sa préférence allait à la « coalition jamaïcaine (Jamaika-Koalition) », composée de conservateurs (CDU 22%), de libéraux (FDP 12%)et de verts (Alliance 99/Les Verts 16%) et dont les couleurs (noire, jaune et vert) correspondent à celles du drapeau jamaïcain. « Nous aimerions beaucoup former une "coalition jamaïcaine". Même si la CDU était la deuxième force la plus votée, derrière le SPD, ce serait le gouvernement le plus bénéfique pour l'Allemagne », a déclaré le vice-président du parti. « Peu importe l'écart entre la CDU et le SPD », a-t-il ajouté, « ce n'est pas le critère décisif, car il suffit qu'une alliance soit majoritaire ». Le président du FDP et candidat aux élections, Christian Lindner a rappelé pour sa part qu'« il n'y a pas d'automatisme qui oblige le candidat du parti le plus fort à passer à la Chancellerie ». Dans ce contexte la CDU a, récupéré l'expression qu'utilisait Helmut Kohl en 1994 pour mettre en garde contre l'arrivée au pouvoir des communistes de la RDA reconvertis à la démocratie, présents aujourd'hui dans le parti Die Linke, des « chaussettes rouges » que Scholz l'héritier d'Angela Merkel, s'est bien gardé d'exclure d'une éventuelle coalition. Le conservateur Armin Laschet en accuse au demeurant, Scholz de « malhonnête » pour ses velléités a minutieusement préparé « un gouvernement radical derrière son masque centriste ». Le système parlementaire allemand a cela de particulier, c'est qu'il favorise, la stabilité, ce qui est certes révélateur, mais ce coup-ci, il est fort à parier que les composantes de la future coalition, s'annoncent plutôt avec trois partis, CDU, FDP et Verts (coalition jamaïcaine) que les deux qui étaient jusqu'à présent de mise (SPD, CDU) et qui probablement ne devraient pas se réunir pour une former la majorité absolue au Parlement, avec à la clé, ce siège éjectable de la Chancellerie dont se départira volontiers Angela Merkel.