Même après la mort du leader du groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Abou Walid al-Sahraoui, par l'armée française, le groupe djihadiste va pouvoir « se reconstituer » et continuera sa lutte, a affirmé un chef de la force française Barkhane au Mali. Le commandant de l'opération Barkhane, a affirmé vendredi depuis le Burkina Faso, que le groupe Etat islamique au Grand Sahara dont le chef, un ancien membre des milices du polisario, qui a été récemment annoncé mort par Paris, pourrait se reconstituer malgré son affaiblissement à la suite de l'élimination de sa tête pensante. « L'EIGS va être capable, même s'il est très désorganisé, de se reconstituer peu à peu, et n'abandonnera pas sa lutte de prédation, d'exactions et de totalitarisme terroriste et de semer la terreur », a déclaré le général Laurent Michon, à l'issue d'une audience avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. « La lutte n'est pas finie mais c'est une vraie victoire collective dû aux échanges de renseignements, aux différentes actions des différents services et armées des pays. Nous sommes contents d'avoir mis fin aux nuisances de cet homme malfaisant pour tout le monde », s'est félicité le général. Cette victoire « collective » pourra apaiser les souffrances et la peur des populations de la région, mais cela ne sera pas définitif car le groupe EIGS va continuer à se reconstituer et continuer de terroriser et tuer des innocents. Le chef de la force Barkhane a, en ce sens, envoyé une « pensée aux populations qui ont été victimes pendant des années au Mali, au Niger et au Burkina ». Abou Walid al-Sahraoui, un marocain né au Sahara qui rejoint tôt l'Algérie où il s'est fait dogmatiser pour rejoindre camp séparatiste des Sahraouis, a longtemps été un membre des milices du polisario qui tenter de s'accaparer le Sahara marocain. Il a ensuite rejoint le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en 2012 avant de devenir le leader l'EIGS, un groupe formé en 2015, qui s'est développé dans la zone dite des « trois frontières », au Mali, Burkina Faso et Niger. Les forces françaises ont tué le chef jihadiste lors d'une opération menée à la mi-août dans la forêt d'Angarous, dans le Liptako malien, selon des responsables militaires français, mais la nouvelle n'a été rendue officielle que cette semaine, dans la nuit de mercredi à jeudi, par le président français Emmanuel Macron. Le force Barkhane qui est en train de se réorganiser s'est félicitée de la venue de « nouveaux partenaires européens (…) pour se battre contre l'ennemi terroriste », en référence à la task force Takuba qui regroupe des forces de plusieurs pays européennes « Nous continuons ensemble cette lutte, nous continuons de nous épauler mutuellement(…) et tout cela va perdurer », a déclaré le général français en affirmant que certaines choses allaient être modifiées mais que la lutte contre le terrorisme restait une constante.