Cinq manifestants arrêtés à Alger lors du 113e vendredi du Hirak, seront présentés dimanche et lundi devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed, selon le comité National pour la Libération des Détenus en Algérie (CNLD). Quatre de ces cinq manifestants sont maintenus en garde à vue jusqu'à leur présentation dimanche, alors que le cinquième, un professeur en physique nucléaire à l'Université d'Alger, a été relâché vendredi en fin de soirée, et avec une convocation pour être présenté devant le procureur le 19 avril, a précisé le CNLD dans un communiqué publié sur sa page facebook. Parmi les quatre manifestants maintenus en garde à vue figurent un photographe et le président d'une association à Alger, a ajouté la même source. Le CLND avait indiqué, dans la soirée de vendredi, qu'une perquisition a été effectuée par la police au siège de l'association « SOS Bab El Oued », dont le président est maintenu en garde à vue. En une semaine, se sont près de 30 activistes du hirak qui ont été emprisonnés, soit presque autant que le nombre de détenus libérés en février dernier sur décision du président algérien. La vague de répression contre les activistes du Hirak en Algérie a provoqué l'indignation et la consternation de plusieurs organisations internationales. Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies avait exigé, le 5 mars, des autorités algériennes de cesser immédiatement les violences à l'encontre des manifestants pacifiques et mettre un terme également aux détentions arbitraires. Il a aussi appelé à « la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour leur soutien présumé au Hirak » et « abandonner toutes les charges retenues contre elles ». Pour sa part, l'ONG de défense des droits humains, Amnesty International, qui a dressé un tableau noir de la situation des droits humains en Algérie en 2020, a souligné que toutes les personnes détenues simplement pour avoir exprimé leurs opinions pacifiquement doivent être libérées immédiatement et sans condition. Elle a déploré le fait que des dizaines de détenus d'opinion continuent de croupir en prison pour avoir exprimé leur opinion, notamment sur les réseaux sociaux. Plusieurs activistes « sont encore en détention uniquement pour avoir participé au Hirak ou pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant les autorités », a regretté l'organisation dans son dernier rapport sur la situation des droits humains dans le monde en 2020/21.