Les Etats-Unis, sous la direction de la nouvelle administration démocrate, ont annoncé mercredi la reprise des aides accordées aux Palestiniens. Sur le dossier israélo-palestinien, le président Joe Biden a également réaffirmé sa position visant à une solution à deux Etats. Alors que l'administration précédente, celle de Donald Trump, avait coupé ses aides aux Palestiniens tout en fermant le bureau de l'OLP à Washington, et en s'inscrivant clairement une position pro-israélienne dans le conflit israélo-palestinien, le président Joe Biden a tranché avec cette position mercredi. Dans sa déclaration, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, a affirmé que l'aide américaine au peuple palestinien « sert les intérêts et les valeurs des Etats-Unis « et qu'elle apporte « une aide cruciale à ceux qui en ont besoin, favorise le développement économique et soutient le dialogue israélo-palestinien, la coordination de la sécurité et la stabilité », au moment où cette aide a été coupée par l'ancien président Trump. L'aide qui est estimée à 235 millions de dollars est composée de 150 millions de dollars octroyés à l'ONU pour les réfugiés palestiniens, de 75 millions de dollars réservés au le développement et l'économie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et 10 millions de dollars pour le processus de paix. Cette nouvelle n'a pas été bien accueillie chez le représentant d'Israël aux Etats-Unis. En effet, l'ambassadeur, Gilad Erdan, s'est dit déçu de la nouvelle faisant valoir que les Etats-Unis auraient dû « d'abord s'assurer que certaines réformes soient accomplies, visant notamment à mettre un terme à l'incitation (à l'antisémitisme) et à retirer les contenus antisémites des programmes scolaires ». A contrario, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a exprimé son impatience quant à la reprise des aides financières et a dit espérer que « le retour des relations politiques avec les Etats-Unis, d'une façon qui permette à notre peuple palestinien d'accomplir ses droits légitimes à créer un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale », appelant Washington à faire pression pour faire cesser l'expansion de la « colonisation des territoires occupés ». Le président américain a également réitéré sa position pour une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, en reprenant en quelques sortes la position classique des Etats-Unis sur la question, sans toutefois modifier la décision de son prédécesseur de nommer Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y installer l'ambassade américaine. Joe Biden a réaffirmé cette position lors d'un entretien téléphonique avec le roi Abdallah II de Jordanie, selon un communiqué de la Maison Blanche. Leur entretien téléphonique intervenait alors que la Jordanie était menacée par une tentative sédition fomentée par le demi-frère du roi. Par ailleurs, cette semaine, la diplomatie américaine a fait une mise au point suite à la publication d'un rapport ambigu du Département d'Etat sur la position de Washington concernant les territoires occupés. Ainsi, le porte parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a soutenu devant la presse que le gouvernement de Joe Biden considère bien que la Cisjordanie est un territoire « occupé » par Israël. « C'est un fait historique qu'Israël a occupé la Cisjordanie, la bande de Gaza et le plateau du Golan après la guerre de 1967 », a-t-il déclaré en référence au rapport sur les droits humains intitulé « Israël, Cisjordanie et Gaza » qui avait anciennement l'intitulé suivant: « Israël et les Territoires occupés ».