En 2021, les pays du Maghreb et du Moyen-Orient ne veulent plus être dépendants d'Etats étrangers et le Maroc, notamment, est en train de déployer une politique de puissance assumée explique Ali Moutaïb dans une tribune paru dans la presse africaine. Souvent dépeinte comme instable, cette région du Maghreb et Moyen-Orient de ses développements géopolitiques qui y interviennent permettent aujourd'hui d'autres regards et d'autres lectures au vu justement des développements à tous points de vue (sociaux, économiques, scientifiques, militaires, géostratégiques diplomatiques...) qu'elle connait et que d'aucuns n'auraient pariés auparavant. Le Royaume du Maroc fait son bonhomme de chemin grâce à des avancées significatives et une politique de puissance assumée. Il l'a frayé à travers « ses succès diplomatiques (reconnaissance par les Etats-Unis de sa souveraineté sur son Sahara, ouvertures de représentations diplomatiques dans ses régions sud...), économiques (développement du gazoduc Maroc-Nigeria...) » et serions-nous tentés d'ajouter, entre autres environnementaux (énergies renouvelables...), autant de leviers qui s'inscrivent dans une dynamique audacieuse et gagnante. Ali Moutaïb, Directeur associé au sein d'Hyperborée Advisors, expert en intelligence stratégique, s'est penché sur l'avenir maritime du Royaume « Fort de cette diplomatie fructueuse, le Maroc devrait forger de nouveaux leviers de puissance en se penchant, notamment, sur le renforcement de l'axe atlantique avec les Etats-Unis, voire avec le Royaume-Uni ou l'Amérique latine, tant sur le plan militaire que dans le cadre du commerce maritime international ». Plusieurs autres chantiers impulsés par le royaume, comme la construction du port Tanger Med ou du grand port Atlantique-Dakhla, initient du reste cette orientation qui ne se limite pas qu'à cela, puisqu'elle permettra au continent africain de ne point se tenir en reste, bien au contraire. La revue poursuit « Il s'agit pour Rabat de devenir une réelle puissance maritime régionale en renforçant sa position d'acteur de premier plan entre l'Afrique subsaharienne et des régions comme l'Europe, le Moyen-Orient ou le monde Atlantique ». Passant ensuite à la reprise des relations diplomatiques avec Israël, on y décèle également que du positif notamment dans des domaines comme la gestion des ressources en eau qui est un enjeu géopolitique majeur pour un Maroc qui doit relever le défi du stress hydrique. Le Maroc devrait trouver également, dit encore l'article, auprès d'Israël, leader mondial de la cyber-sécurité, un partenariat idéal pour tirer profit de l'expertise israélienne afin de développer, entre autres projets, un écosystème d'entreprises et de start-up privés spécialisées à même de faire face aux cyber-risques menaçant la stabilité de ses actifs stratégiques. Et de conclure, « Si certaines voix trouvent inhabituel et inapproprié d'employer le mot « puissance » pour la région Maghreb-Moyen-Orient, il est indispensable, aujourd'hui plus que jamais, que les décideurs analysent les différents leviers de puissance et réfléchissent aux moyens de réduire les dépendances extérieures. Seule certitude à l'heure actuelle : assumer une politique de projection de puissance n'est rien d'autre qu'être maître de son propre destin. En un mot, souverain ! ».