Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) a affirmé que « le polisario est un danger « imminent » aux portes de l'Europe et les pays européens s'intéressent particulièrement à la menace que représente cette « entité » surtout avec « les connexions qu'il peut y avoir dans la bande sahélo-saharienne ». Une déclaration toute en phase avec la réalité du terrain d'autant plus que le phénomène d'enrôlement d'enfants soldats par le polisario sous la supervision de l'armée algérienne, tant dénoncé par les organisations internationales notamment l'ONU, s'est invité au Parlement européen. La question avec demande de réponse écrite, a été adressée par un groupe d'eurodéputés au Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Selon le groupe d'eurodéputés, les sbires du polisario n'hésitent pas à recruter des enfants âgés de 12 et 13 ans en tant que soldats et à les faire parader si ce n'est plus. Toujours est-il, que les séparatistes les monnayent aux groupes terroristes alentours des camps de séquestrés de Tindouf qui vivotent de leurs actes terroristes dans la zone sahélo-saharienne et plus particulièrement dans la zone dite des « trois frontières », point brûlant de la guerre au Sahel. Ces enfants soldats venus des camps de Tindouf sont un véritable trésor et font le bonheur des bandes terroristes qui s'y activent puisque « murs et prêts à fonctionner ». L'interpellation du groupe d'europdéputés intervient peu de temps après la tenue à Genève de la 46ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui a été l'occasion pour plusieurs militants et organisations des droits humains de dénoncer les violations commises à l'encontre des enfants dans les camps de Tindouf, en Algérie et leur enrôlement de force dans les milices du polisario avec preuves à l'appui dont des articles illustrés de photos et de vidéos sur lesquels on peut voir des enfants en uniforme participant à une parade militaire sur le sol algérien ou manipulant des armes. Un bel exemple du sort de ces gosses qui se trame dans les camps, Abou Walid Sahraoui, ancien membre du polisario, puis du groupe jihadiste « Mujao ». Il est le premier chef au Sahel à faire allégeance à Da'ech, sa tête est mise à prix par les Etats-Unis à 10 millions de dollars. Il est né en février 1973 au Maroc à Laayoune puis s'est rendu dans les camps de Tindouf à un âge précoce où il a passé son adolescence à se former à l'usage des armes avec très certainement un « petit stage à Cuba » avant de rejoindre le polisario puis ensuite le maquis ou plutôt le sable du Sahel. Au regard de ce parcours combien sont-ils d'Abou Walid en perspective ? Lundi en Espagne c'est le destin de l'un d'entre ces enfants qui s'est brisé quand les autorités judiciaires, ont arrêté pour « incitation à des actes terroristes contre les intérêts et institutions marocains en Espagne», un activiste du front séparatiste du polisario, répondant au nom d'Al Bahloul Fayçal. Ce qui a fait dire à Emmanuel Dupuy « La présence, dans le grand Sahara, du chef de l'Etat islamique, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, qui a prêté allégeance à Daech à la création de cette organisation terroriste en mai 2015, est un des éléments pour lequel la communauté internationale, particulièrement les pays impliqués dans l'opération Barkhane, sont mobilisés », a confié dans un entretien à une agence de la place, le président de l'IPSE, un think tank spécialisé dans les questions de géopolitique et de géostratégie, basé à Paris. « Tout cela est un puissant facteur légitimant pour y englober des pays, qui, comme le Maroc ont une préoccupation pour la stabilité et la sécurité de leur Sud en l'occurrence du Sahara, c'est la raison pour laquelle la coopération antiterroriste entre la France, l'Espagne et le Maroc est particulièrement bienvenue », a conclu Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE). Emmanuel Dupuy s'exprimait à la veille d'une conférence virtuelle sur le thème « Menace du Polisario pour la région euro-méditerranéenne: une responsabilité indéniable de l'Algérie », organisée conjointement par l'IPSE et l'Institut Mandela (Paris). En effet, c'est, ce jeudi 1er avril, qu'une visioconférence sous le thème: "La menace sécuritaire du polisario dans la région euro-méditerranéenne : une responsabilité indéniable de l'Algérie". Présidé par le Dr Paul Kananura, cet Institut se veut un "Think Thank" (Laboratoire d'idées) de promotion de l'égalité des chances, favorable à l'économie de marché, à la solidarité internationale et à l'unité africaine. Cet Institut se donne pour objectif majeur de garder vivant l'esprit et l'inspiration du Président Mandela dans la promotion des valeurs de paix grâce à une diplomatie intellectuelle.