Plusieurs associations de Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont organisé, cette fin de semaine à Paris, un sit-in pour alerter sur les conditions de vie inhumaines et les exactions commises contre les Sahraouis marocains séquestrés dans les camps de Tindouf en Algérie. La manifestation, qui a rassemblé un grand nombre d'associations de Marocaines résidant en Europe et spécialement en France, intervient pour sensibiliser et alerter l'opinion publique et la communauté internationales sur les violations des droits de l'Homme commis dans les camps de réfugiés Sahraouis à Tindouf. Les militants ont lancé cette action également pour sensibiliser l'opinion publique française sur les crimes abjects et inhumains perpétrés contre la communauté Sahraouie séquestrée en Algérie, notamment leur privation de leurs droits de liberté, de mobilité, d'accès aux soins et à des conditions de vie digne. Brandissant des drapeaux marocains et chantant l'hymne nationale en bouche, les manifestants dont font partie plusieurs organisations de défense de droits de l'Homme, ont appelé la communauté internationale à s'intéresser à leurs frères sahraouis marocains pris en otages dans les camps de fortune de Tindouf, où ils subissent exactions, viols et endoctrinement sous menace armée et avec l'aval de l'Algérie, pays hôte. Retenus en captivité depuis de nombreuses années, les Sahraouis attachés à leur identité marocaine, sont jetés dans geôles secrètes tandis que leurs enfants sont soumis à des lavages de cerveau leur faisant croire que leur détresse est provoquée par le Maroc, au moment où ce sont les séparatistes du polisario avec l'aide de l'Algérie qui veillent à ce qu'il vivent dans la misère et ne puissent pas s'échapper de ces camps de fortune. Sous emprise, les enfants de Sahraouis sont radicalisés et rejoignent les milices armées du polisario depuis leur plus jeune âge, donnant lieu à de nouvelles générations de combattants de rebelles endoctrinés. Ces enfants sont « envoyés dans des pays lointains des Caraïbes et d'Amérique latine, non pas pour poursuivre leurs études, mais plutôt pour subir un endoctrinement idéologique et une formation militaire », avait affirmé l'ambassadeur Représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale. Face à ce désastre humanitaire, les ONG ont appelé à la libération en urgence des détenus et captifs des camps de Tindouf afin qu'ils puissent retourner vivre dignement au Maroc alors que les aides humanitaires internationales envoyées sont détournées par les milices armées du polisario. Cet appel des associations marocaines intervient alors que de nouvelles générations de terroristes se créent de jour en jour dans les camps de Tindouf, créant ainsi une réelle menace sécuritaire pour la région d'Afrique du Nord, et surtout aux frontières avec le Maroc. L'ONU interpellée Les exactions et les violations des droits de l'Homme dans les camps de refugiés de Tindouf ont souvent été dénoncés devant les instances internationales. Début mars, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a été interpellé sur la responsabilité de l'Algérie dans la situation prévalant dans ces camps. Omar Zniber, l'ambassadeur représentant du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies a indiqué que l'Algérie ne doit pas se soustraire à ses obligations et aux dispositions du droit international et doit assurer « un accès humanitaire sûr et illimité aux camps de Tindouf ». L'Algérie qui viole les dispositions internationales en tant que pays hôte de camps de réfugiés en laissant des bandes criminelles et militarisées prendre le contrôle des camps « doit cesser d'entraver de quelque manière que ce soit l'accès humanitaire aux camps de Tindouf », a ajouté Zniber lors de la réunion du Comité permanent du programme du Haut-Commissaire. De son côté, à l'occasion d'un colloque international sur « la protection des femmes pendant les crises humanitaires », Omar Hilale, l'ambassadeur Représentant permanent du Maroc aux Nations Unies avait indiqué avait alerté sur « la situation de nos concitoyennes dans les camps de Tindouf en Algérie, où la plupart d'entre elles sont victimes de violences sexuelles et d'esclavage en raison de la couleur de leur peau ». « Certains poursuivent leurs démarches haineuses envers notre cause et intensifient les croisades médiatiques et mouvements diplomatiques pour saper le processus de règlement définitif de ce conflit artificiel et faire durer la situation tragique dans laquelle des séquestrés, dont des femmes et des enfants, vivent dans les camps de Tindouf », a dénoncé le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani. Les violences ne concernent pas seulement les Sahraouis mais également le personnel humanitaire et de l'ONU sur place. « En octobre dernier, des groupes armés ont pénétré de force dans les locaux du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés, ndlr) à Rabouni et profané publiquement son drapeau dans une action de provocation ». A la même période, deux Sahraouis des camps de Tindouf, Moha Ould Hamdi Ould Suelem et Ali Idrissi « ont été brûlés vifs et de sang-froid dans une fosse par des membres d'une patrouille militaire algérienne à l'aide de couvertures imbibées d'essence », a dénoncé le militant sahraoui Naji Moulay Lahsen lors de la 46ème session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU.