Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a alerté sur l'instrumentalisation de la pandémie du coronavirus à des fins politiques par plusieurs gouvernements. Sans citer les noms des pays concernés, le secrétaire général des Nations Unies s'est toutefois exprimé le même jour d'un anniversaire marquant les deux ans du Hirak en Algérie. Pour le secrétaire général de l'ONU, pas de doutes, certains régimes ont utilisé la pandémie du coronavirus pour justifier le blocus contre les « voix » des opposants ou des voix critiques, amplifier la censure de la presse. Sa déclaration intervient à une date précise, l'anniversaire des deux ans du Hirak en Algérie, ces manifestations pro-démocratie et anti-système qui ont ébranlé le pouvoir. Un message fort envoyé aux dirigeants Algériens qui ont utilisé la menace du coronavirus pour les interrompre les manifestations, emprisonner les militants et opposants politiques. « Brandissant la pandémie comme prétexte, les autorités de certains pays ont pris des mesures de sécurité sévères et adopté des mesures d'urgence pour réprimer les voix dissonantes, abolir les libertés les plus fondamentales, faire taire les médias indépendants et entraver le travail des organisations non gouvernementales », a déclaré le chef de l'ONU, devant le Conseil des droits de l'homme dans un message vidéo. « Les restrictions liées à la pandémie servent d'excuse pour miner les processus électoraux, affaiblir les voix des opposants et réprimer les critiques », a-t-il mis en garde au moment où plusieurs pays sont concernés par des répressions visant « des défenseurs des droits humains, des journalistes, des avocats, des militants, et même des professionnels de la santé » qui ont fait l'objet d'arrestations, de poursuites et de mesures d'intimidation et de surveillance, a-t-il noté. Antonio Guterres a également critiqué la censure et les campagnes de Fakes news orchestrées par « quelques dirigeants » aussi. Il a cité à ce titre la répression ayant visé ces personnes simplement pour avoir critiqué les mesures ou le manque de mesures pour faire face à la pandémie. « L'accès à des informations vitales a parfois été entravé, tandis que la désinformation mortelle a été amplifiée, y compris par quelques dirigeants », a déclaré le chef de l'ONU se gardant de citer des noms. En outre, Antonio Guterres a également pointé du doigt les inégalités dans l'accès aux vaccins dans le monde. « L'incapacité d'assurer un accès équitable aux vaccins représente une nouvelle faillite morale nous renvoie en arrière », a-t-il alerté affirmant que 10 pays à eux seuls « se sont partagés plus de trois-quarts des doses de vaccin contre le Covid-19 administrées à ce jour ». Dénonçant ce nouveau type de nationalisme qui a fait apparition avec la pandémie du covid-19, le chef des Nations Unies a appelé à « intensifier la lutte contre la résurgence du néonazisme, de la suprématie blanche et du terrorisme à motivation raciale et ethnique » et à mettre en place une action concertée à l'échelle mondiale pour mettre fin à cette « menace sérieuse et croissante ».