Le ministère du Travail et de l'insertion professionnelle a procédé, mardi à Rabat, à la signature de conventions de partenariat avec quatorze associations, dont sept œuvrant dans le domaine de la lutte contre le travail des enfants et sept autres opérant dans le domaine de la protection des droits de la femme, dans le but de bénéficier de la subvention au titre de l'année 2020. La première catégorie de ces conventions s'inscrit dans le cadre des opérations du retrait des enfants âgés de moins de 15 ans du travail, notamment du travail domestique, l'amélioration des conditions de travail des enfants âgés de 16 à 18 ans et leur retrait des travaux dangereux et la sensibilisation sur les dangers du travail des enfants. La seconde catégorie vise la contribution à l'ancrage de la culture de l'égalité professionnelle au sein de l'entreprise et l'organisation de campagnes de sensibilisation auprès des femmes travailleuses et leurs employeurs pour faciliter l'accès des femmes au marché du travail, améliorer leurs conditions du travail et leur permettre de concilier entre la vie familiale et les obligations professionnelles, ainsi que le renforcement des compétences de la femme au travail. Par ailleurs, Amekraz a indiqué que l'opération de sélection de ces associations « a été effectuée sur la base de critères déterminés par une commission interministérielle instituée à cet effet et après étude et évaluation des projets présentés par les associations. Elle s'est, ainsi, focalisée cette année sur les projets priorisant les catégories travaillant dans des régions enclavées ». Amekraz a souligné la nécessité de « conjuguer davantage les efforts pour lutter contre ce phénomène, devenu un obstacle au développement et ce, à travers la promotion du partenariat dans ce domaine avec les associations de la société civile visant à réaliser une série d'objectifs relatifs, notamment, au retrait des enfants de moins de 15 ans du travail pour les intégrer dans le système éducatif et dans les établissements de formation professionnelle, qui correspondent à leur situation et leur compétence ». « Ce partenariat s'assigne, également, pour buts de lutter contre le travail des enfants âgés de 16 à 18 ans et leur retrait des travaux dangereux qui nuisent à leur santé et empêchent leur croissance normale, outre le retrait des filles mineures employées comme domestiques et leur trouver des alternatives », a-t-il indiqué. La crise sanitaire, facteur d'une hausse de pauvreté La crise sanitaire du coronavirus pourrait conduire à la hausse du nombre des enfants au travail, selon une étude conjointe de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de l'UNICEF, publiée à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, sous le thème « Covid-19 et travail des enfants: un temps de crise, un temps pour agir« . Cette étude a démontré que la crise sanitaire pourrait entraîner une hausse de la pauvreté, ainsi qu'une augmentation du travail des enfants. La présidente de l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse (INSAF), Meriem Othmani a, quant à elle, indiqué qu'en 20 ans, l'association a pu autonomiser 10.000 mères en détresse et s'occuper de 550 filles domestiques qu'elle a arrachées du travail et les a rendues à leurs parents. « Nous luttons pour que plus jamais les petites filles et les garçons ne sacrifient leur enfance », a-t-elle déclaré, relevant que l'association assure un suivi social et scolaire régulier des enfants réinsérés et sensibilise sur les risques du travail des filles mineures ou « petites bonnes » et sur les droits de l'enfant. Ces conventions, dont la cérémonie de signature a été présidée par le ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le département de tutelle dans le domaine de lutte contre le travail des enfants et de la protection des droits de la femme au travail, conformément à la législation nationale et aux conventions internationales ratifiées par le Royaume.