Nos Forces armées royales sont en alerte et sont prêtes à passer à l'action et défendre notre Sahara marocain si les circonstances l'exigent. Tout pense à présager cette éventualité au regard des tournures que semblent prendre les évènements dans la zone tampon de « Guerguerat ». D'ailleurs, le déplacement de l'Inspecteur général des Forces armées royales, le Général de corps d'armée, Abdelfattah Louarak ainsi que de hauts gradés en Zone sud au niveau du dispositif de défense marocain (Mur de sécurité), parallèlement à l'action menée auprès de l'ONU par le département de Nasser Bourita, s'inscrivant dans le cadre de ce travail préventif et ne prêtent à aucun doute. La situation est on ne peut plus claire. Une horde de mercenaires du Polisario en provenance des camps de Tindouf et même plus avec d'autres groupes en provenance de Mauritanie se préparent simultanément à grossir les rangs des séparatistes au niveau de Guerguarat et y installer des tentes et imposer un sit-in. On est dans la démarche d'un bis repetita de Gdim Izik devant le passage frontalier marocain de personnes et de marchandises, le seul vers les profondeurs subsahariennes (Mauritanie, Mali, Sénégal...) du Royaume. Ces développements dans la zone tampon interviennent dans le contexte de la prochaine réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies ONU, particulier avec le vote prochain sur le rapport du Conseil de sécurité sur la mission « MINURSO ». C'est une énième provocation et à laquelle cette fois la réaction marocaine pourrait être des plus fermes. Les séparatistes escomptant à travers cette tentative de faire pression sur les quinze membres de l'instance décisionnelle de l'ONU afin de désigner un nouvel émissaire du SG de l'ONU pour le Sahara, en remplacement de l'ex-médiateur Horst Köhler, qui avait démissionné le 22 mai 2019. Le chercheur et expert militaire, Mohamed Choucair, à cet égard affirme que « le déplacement du général du corps d'armée et inspecteur général des FAR vers la zone tampon est significative à plus d'un titre. Ce mouvement du Polisario vers Guerguerat s'inscrit dans un contexte régi par l'approche de la réunion de l'Assemblée générale et l'intervention des présidents algérien et sud-africain sur le Sahara marocain ». Choucair a ajouté, dans sa déclaration à Hespress, que « le front veut laisser entrevoir la possibilité d'un retour au conflit armé, après le vide international et diplomatique observé au Sahara, où aucun envoyé spécial n'a été nommé jusqu'à présent ». Et Choucair de poursuivre « A travers la visite du plus haut fonctionnaire de l'armée après le roi Mohammed VI, commandant en chef et chef d'état-major des FAR, il faut y voir en plus du soutien moral aux forces marocaines stationnées le long du mur de sécurité, un message politique indiquant que les autorités militaires contrôlent la situation et sont prêtes à contrer tout mouvement au Sahara » soulignant que « les hautes autorités du pays attachent une importance particulière à la question de nos provinces du Sahara ». Pour sa part, Khatri Charki, chercheur en sciences politiques et en médias, spécialiste des questions sur le Sahara, a estimé que « la visite sur le terrain de l'Inspecteur général des FAR et général de corps d'armée, Abdelfatah Louarak ainsi que les hauts gradés s'inscrit dans le cadre de la routine. On y peaufinera à l'occasion les détails de l'état de préparation des forces armées ». Puis ajoutant, « ce qui distingue cette visite dans la région est en lien avec les répercussions croissantes liées à la zone tampon et au passage de la frontière de Guerguerat, aux nombreuses manœuvres récentes de l'Algérie et à l'escalade de la rhétorique des dirigeants algériens à l'égard du Maroc ». Khatri a déclaré, « la question est liée aux mesures de mise en œuvre de la stratégie de défense nationale, dont les signes se précisent avec la modernisation des équipements, la création d'industries militaires et la conclusion d'accords avec de nombreux pays ». Il a souligné que la visite en cours « est un message clair que le Maroc est prêt à affronter tous les scénarios possibles et imaginables. Mais avec la situation actuelle dans la région du Sahel et du Sahara, en particulier en Libye, au Mali et dans la crise intérieure algérienne, il est devenu impératif de prendre des mesures pour mettre fin à toutes menaces qui viendraient saper la stabilité du Royaume ». Et le chercheur d'ajouter, « Deux lectures peuvent être présentées pour cette visite; la première est naturelle et de routine et est en lien à l'examen de toutes les éventualités et l'état de préparation des forces armées tandis que la seconde est une approche d'alerte, d'avertissement, tournée vers l'avenir pour ceux qui tentent d'attenter la sécurité du Maroc en envoyant des messages clairs basés sur la défense de l'unité et de la stabilité du Royaume du Maroc ».