L'Association nationale des pharmaciens du Maroc a mis en garde contre le risque de manquer de stocks de médicaments traitant le coronavirus, ce qui, selon la réglementation pharmaceutique, pourrait avoir un impact sur les malades chroniques. Après avoir dévoilé les noms de médicaments inclus dans le traitement des personnes atteintes du coronavirus, les pharmacies ont été témoins d'une ruée qui mets en danger leurs stocks. Les préoccupations des pharmaciens marocains reposent sur l'association de certains médicaments prescrits pour les personnes atteintes du coronavirus, avec d'autres maladies qui sont classées dans la catégorie des « pathologies dites chroniques ». Dans ce sens, l'organisation professionnelle a adressé une lettre au ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, pour exprimer son inquiétude quant à la pénurie notable enregistrée dans le stock des pharmacies de médicaments liés au traitement du virus. Contacté par Hespress FR, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Dr. Hamza Guedira a confirmé l'existence de « perturbations » dans les pharmacies suite à cette ruée tout en expliquant sa raison. « Nous avons évolué dans le protocole de prise en charge des malades Covid-19. Les malades qui en sont à la première étape d'infection virale peuvent être traités chez eux selon le ministère de la Santé et reçoivent ainsi une ordonnance du médecin qui fait le diagnostic et qui décide d'émettre une ordonnance avec le traitement adéquat ou son équivalent », affirme-t-il pour justifier cette menace. Dans ce sens, Dr Guedira explique que dans cette lettre, les pharmaciens demandent au ministre de la Santé d'autoriser exceptionnellement des médicaments de substitution. « La lettre a été envoyée pour anticiper ce danger de rupture de traitement pour ne pas tomber dans la problématique. Dans ce sens, j'ai demandé au ministre (Khalid Ait Taleb, ndlr) d'accorder exceptionnellement aux pharmaciens l'autorisation de substituer un médicament s'il n'est pas disponible dans les pharmacies », souligne-t-il, indiquant « être toujours dans l'attente d'une réponse« . Selon les pharmaciens, cette démarche permettra de réduire les répercussions de la disparition de ces médicaments sur la santé des citoyens et citoyennes face à la propagation du coronavirus.