La note de cadrage du PLF 2021 publié par le Chef du gouvernement Saad Dine El Otmani, fixe comme objectif de croissance, 5,4% en 2021, après une récession estimée à -5% en 2020. Cette prévision se base sur les trois priorités de l'esprit du discours Royal du Trône à savoir la mise en œuvre du Plan de relance de l'économie nationale avec l'emploi en toile de fond, la généralisation de la couverture sociale pour tous dans les cinq années à venir (avec des objectifs désignés, 2023-2025 généralisation de l'AMO et 2021-2023 généralisation de la retraite et de l'indemnité pour perte d'emploi au profit de la population active) et la mise en œuvre de l'exemplarité de l'Etat. Avec la réduction du train « d'être » de l'Etat, la lettre de cadrage fait également la part belle à la Santé et à l'Education. Il y va de soi que la conjoncture nationale et internationale sous fond de la crise du coronavirus est prise en compte, indique la circulaire adressée aux différents départements ministériels. L'exécutif sera également appelé à maintenir l'effort d'investissement malgré un climat morose, le Royaume n'étant pas à l'abri des impacts négatifs de cette crise sanitaire qui frappe l'économie mondiale bien mal en point et qui s'annonce bien plus sérieuse que qu'en 2008, notamment chez les principaux pays partenaires du Maroc dans l'Union européenne. Le chômage a atteint des niveaux records et le commerce mondial a fortement reculé. La note pour ce faire se base aussi sur l'hypothèse d'un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne et d'une récolte céréalière moyenne de l'ordre de 70 millions de quintaux, précise la même source. Mais outre l'effet de la sécheresse qui a marqué la campagne agricole cette année, l'économie nationale devrait se contracter pour la première fois depuis la fin des années 90 du fait de l'impact subi par plusieurs secteurs en particulier ceux tournés vers l'export. Les équilibres macroéconomiques, ajoute la lettre de cadrage seraient aussi impactés notamment avec l'aggravation des déficits budgétaires et du compte courant de la balance des paiements. Les prévisions tablant à cet effet, sur un creux du déficit courant de 3,9% le portant à 8% en 2020 contre 4,1% (2019). Pour ce qui est du déficit budgétaire il devrait atteindre aisément les 7,5% pour un endettement public de 75,5% pour l'exercice courant contre 65% en 2019. Si l'on met dans le panier, les ressources à venir, en forte baisse, du Trésor lors du prochain exercice et conséquentes à la crise 2020 et les pertes d'emplois qui devraient tourner autour du demi-million et un taux de chômage estimé à 13% il est comme qui dirait qu'on est mal barré. Aussi pour faire face à cette crise souligne la note de cadrage, le Maroc, grâce à la vision clairvoyante Royale, a pris des mesures proactives et rapides qui ont permis de maîtriser la situation sanitaire et de fournir le soutien nécessaire à l'entreprise nationale. Dans ce cadre, les établissement hospitaliers civils et militaires ont été dotés de matériels médicaux nécessaires. Des aides financières exceptionnelles ont été octroyées à 70% des familles marocaines pour une enveloppe d'environ 22,4 milliards de dirhams. Les entreprises ont aussi bénéficié de mesures d'allégement des charges notamment les PME, ainsi que d'une facilitation d'accès au financement en garantissant plus de 17,5 MMDH de prêts en faveur de plus de 48.000 entreprises, rappelle la circulaire. Cette année 2020, le déficit courant (balance des paiements) se creusera de 3,9 points pour s'établir à 8% au lieu de 4,1% en 2019. Cette année, le déficit budgétaire atteindra 7,5% du PIB ce qui fera bondir l'endettement public de 65% en 2019 à 75,5% en 2020. On comprend donc que le Chef du gouvernement ait appelé ses ministres à rationaliser les dépenses de fonctionnement et ne pas hésiter à redéployer les ressources humaines. Un moindre mal !