La Chine a averti mercredi Washington de ne pas « jouer avec le feu » sur la question de Taïwan, au moment où un haut responsable américain achevait une visite inédite dans l'île en rendant hommage à l'ancien président Lee Teng-hui, ex-bête noire de Pékin. La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et condamne tout contact officiel entre l'île de 23 millions d'habitants et des responsables étrangers. Sur fond de tensions croissantes avec Pékin sur une multitude de sujets (pandémie, Hong Kong, droits de l'Homme, rivalité commerciale et technologique…), le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, a conclu mercredi une visite de trois jours à Taïwan, condamnée une nouvelle fois par Pékin. « Sur les questions concernant les intérêts fondamentaux de la Chine, certaines personnes aux Etats-Unis ne devraient pas se faire d'illusions et ne pas jouer avec le feu », a fustigé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, rappelant l'opposition de son pays à tout contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan « sous quelque prétexte que ce soit ». Alex Azar est le responsable américain de plus haut rang à se rendre à Taïwan depuis 1979, année où les Etats-Unis avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Taipei, la capitale de l'île. Il s'est rendu mercredi sur la tombe de l'ex-président taïwanais Lee Teng-hui, louant son rôle dans la transition démocratique de l'île. L'ex-président est décédé fin juillet à l'âge de 97 ans.