Le président du Conseil, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont exprimé jeudi, deux impressions différentes au sujet de la conclusion de l'accord européen de relance post-coronavirus devant le Parlement européen. Charles Michel qui a passé 4 jours marathon entre le duo franco-allemand et les 4 frugaux, s'est félicité de la conclusion de cet accord sorti dans la douleur au terme de presque 5 jours de sommet européen au lieu de 2 jours initialement prévus. Le président du Conseil européen a en effet estimé que l'adoption de ce plan de relance post-coronavirus de 750 milliards d'euros était un « signal de confiance, de robustesse et de solidité ». « C'est l'unité européenne qui a été affirmée (…) L'Europe est présente, l'Europe est solide, l'Europe est debout », a lancé le belge Charles Michel. Mais de son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n'a pas été du même avis en déclarant que ce budget a apporté de la lumière et de « l'ombre ». « J'ai commencé par dire que l'accord du Conseil européen a apporté de la lumière au bout du tunnel. Mais avec la lumière vient aussi l'ombre. Et dans ce cas, l'ombre se présente sous la forme d'un budget de l'UE très maigre à long terme », a-t-elle déclaré. Manifestant sa désapprobation face à ce budget européen revu à la baisse pour faire plaisir aux Pays-bas, le Danemark, l'Autriche, la Suède, rejoint par la Finlande, la dirigeante européenne a déclaré que ce « budget maigre est une pilule difficile à avaler. Et je sais que cette Assemblée ressent la même chose ». Toutefois, Ursula von der Leyen a dit vouloir prendre du recul par rapport à ce montant et apprécier le total du budget pluriannuel qui a été adopté par les 27 Etats membres de l'Union européenne. « Nous devrions également prendre du recul et regarder d'où nous venons », a-t-elle dit, soulignant qu'en additionnant le plan de relance et le budget pluriannuel (2021-2027), l'UE disposait d'une « force de frappe financière sans précédent », de 1.800 milliards d'euros. Jeudi, le Parlement européen doit voter une résolution sur l'accord des 27 après un débat, mais ce n'est que dans quelques mois qu'il devra se prononcer sur le budget à long terme de 1.074 milliards d'euros.