Le Maroc a relevé le défi. Quelque 441.238 candidats ont passé la session normale du baccalauréat au titre de l'année scolaire 2019/20, qui a démarré le 3 juillet et qui prendra fin demain jeudi 9 juillet. Comme observé par Hespress Fr, les conditions de passage de l'un des examens les plus décisifs dans le cursus de l'étudiant étaient plutôt favorables, notamment en ce qui concerne la sécurité sanitaire des bacheliers et des surveillants en pleine crise liée à la propagation du Covid-19. Après le passage de l'examen du baccalauréat vient l'étape de la correction des copies. Une opération qui ne s'est pas déroulée comme chaque année, comme constaté par Hespress Fr au niveau du centre de Sidi Allal El Bahraui (province de Khemisset), l'un des 50 que compte l'AREF RSK. Plusieurs mesures ont en effet été prise par les différentes académies régionales du Royaume, pour protéger l'ensemble des cadres de l'enseignement qui corrigent les copies ou encore ceux qui veillent au bon déroulement de cette opération plutôt délicate qui n'est pas moins importante que le passage de l'examen du bac en lui-même, nous affirme Mohamed Aderdour Directeur de l'AREF de Rabat-Salé-Kénitra. Dans un premier temps notre interlocuteur nous explique que son département s'assure avant tout de garantir toutes les conditions nécessaires aux cadres de l'enseignement dans cette opération de correction, pour garantir une égalité des chances entre tous les candidats au bac. La correction est donc encadrée par les inspecteurs pédagogiques, qui commencent par des corrections test avec les enseignants puisque la correction se fait de manière collective, et non individuelle, dans le cadre de commissions composées d'enseignants de la matière. Ces commissions sont supervisées par des inspecteurs de la matière en question. Pour cette année exceptionnelle, une autre mesure a été ajoutée, à savoir les mesures et précautions contre le Covid-19, puisque plusieurs études, même si pas sûres à 100%, avaient démontré que le coronavirus pouvait être transmis via le papier. Et vu que les enseignants devront corriger des copies par centaines, voire plus, des mesures spéciales étaient nécessaires pour limiter la propagation du virus, nous explique-t-il. « Il y a près de 900.000 copies à corriger, si on compte toutes les matières. Et donc, on suppose que ces copies peuvent porter le virus. Nous avons alors pris plusieurs mesures. La première est que les copies sont laissées de côté pendant deux jours, on ne les touche pas. Puis on les stérilise avec une machine à vapeur », détaille le responsable. Une fois les copies envoyées dans les différentes provinces du Royaume pour la correction, poursuit-il, plusieurs mesures sanitaires sont également prises auprès des enseignants et inspecteurs qui s'occupent de l'opération de correction. « Les centres de correction sont dispatchés dans les différentes provinces du Royaume. On met donc à la disposition de tous les enseignants en charge de la correction un kit de protection qui comprend : une surblouse (combinaison avec capuche qui protège), des bavettes en quantité, des gants, une visière et du gel hydroalcoolique. On s'est également assuré qu'il y ait une distance de près de 3 mètres et demi entre enseignants et que chacun d'eux dispose de tout le matériel nécessaire qu'il lui faut. Une fois l'enseignant porte sa blouse et ses équipements, il peut commencer son travail en toute tranquillité, fait savoir le directeur de l'AREF de Rabat, qui souligne que les enseignants doivent éviter au maximum de se toucher les yeux, le nez et la bouche avec interdiction d'échanger le stylo ou tout autre matériel. Partant du principe que les copies peuvent contenir le virus, le responsable nous indique que le but de l'ensemble de ces précautions prises par l'AREF de Rabat est justement « de garantir non seulement qu'aucun enseignant ne soit touché par le coronavirus, mais aussi des conditions favorables de correction qui leur permettront de se concentrer de manière paisible sans avoir peur d'être contaminé ». "C'est vrai que c'est un dispositif assez lourd, mais il était nécessaire pour que d'un côté les enseignants soient rassurés et sachent qu'on se soucie de leur santé, chose qui est primordiale pour nous. Et pour qu'ils soient également concentrés sur la correction », explique Mohamed Aderdour. Par ailleurs, et concernant la fraude dans l'opération de correction des copies, le responsable nous indique que les AREF disposent d'un logiciel qui répartit les copies des matières sur les différentes provinces du Royaume de manière aléatoire. De même, les copies de chaque matière sont envoyées dans une ville différentes, pour minimiser au maximum les risques de fraude. Et cette mesure, assure-t-il, est appliquée à toutes les villes. Le but de cette opération est de garantir la « confidentialité » des copies des candidats. « Moi-même j'ignore dans quelle province se trouvent les copies de telle ou telle matière » conclut le directeur de l'AREF de Rabat.