La période de confinement sanitaire à cause du Covid-19 a été un vrai calvaire pour les adultes comme pour les enfants. S'agissant des femmes au Maroc, le confinement pour trois mois a été comme une sorte de "prison", surtout quand il y a violence. En effet, selon un rapport intitulé "l'impact de la covid-19 sur les violences faites aux femmes au Maroc", la violence à l'égard des femmes au Maroc était déjà une pandémie en soi avant même la crise de la COVID-19, vu que 57% des femmes déclarent avoir subi au moins un acte de violence au cours des 12 mois précédents. Le rapport, qui rassemble des données collectées par 17 ONG au Maroc qui travaillent sur les violences faites au femmes, notamment en cette période de crise sanitaire, et centralisé par l'association Mobilising for rights associates (MRA), revient sur les différents types de violences auxquels ont fait face les femmes au Maroc pendant la crise sanitaire du Covid-19, notamment domestiques (physique ou psychique), économiques, au travail ou encore dans les espaces publics Ainsi, 76,47% des répondants en ligne ont déclaré avoir remarqué des changements qualitatifs dans la nature des violences faites aux femmes commises pendant la période de l'état d'urgence sanitaire, indique le rapport qui énumère les moteurs et les déclencheurs contextuels des changements qualitatifs et quantitatifs des violences signalés à savoir la coexistence forcée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans des petits espaces. Il y a également les conditions économiques difficiles en raison de la perte de revenus d'un ou de plusieurs membres de la famille, l'augmentation des charges sur les femmes pour les travaux ménagers pendant le confinement, y compris des responsabilités nouvelles et additionnelles pour l'éducation à domicile des enfants, les écoles étant fermées pour le reste de l'année scolaire, la vulnérabilité de l'emploi et des menaces de licenciements ou encore le personnel réduit sur les lieux de travail et espaces public déserts. Le rapport revient sur un autre facteur contextuel important à prendre en compte lors de cette crise sanitaire et qui est également une sorte de violence, qui est le système de l'allocation des indemnités d'assistance publique Covid-19. Il relève ainsi que dans un premier temps, des indemnités COVID-19 ont été versées aux travailleurs inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cependant, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de travailler dans un emploi vulnérable (informel ou non rémunéré), à 64,6% contre 47,3% pour les hommes, et donc moins susceptibles d'être enregistrées auprès de la CNSS. Dans un deuxième temps, le rapport fait observer que des indemnités COVID-19 ont été versées à des personnes non inscrites à la CNSS, mais disposant d'une carte « Ramed » dans le cadre du régime d'assistance médicale aux personnes économiquement défavorisées. Cependant, il souligne que ces cartes sont attribuées à un ménage et sont généralement au nom du mari et que les femmes célibataires vivant seules doivent prouver que leur père est décédé, tandis que les femmes divorcées et les veuves doivent apporter la preuve du divorce ou du décès du mari afin d'obtenir une carte «Ramed ». Dans un troisième temps, les personnes qui ne sont ni enregistrées auprès de la CNSS ni titulaires d'une carte « Ramed » peuvent déposer une demande pour bénéficier des indemnités d'assistance publique COVID-19. Dans les détails et concernant les différents types de violences faites aux femmes liées à et/ou issues de la situation de confinement dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, le rapport revient sur la violence domestique, notamment psychologique et verbale. Parmi ces formes de violence, la rapport fait noter que les femmes sondées au Maroc, et selon les données recueillies par les 17 ONG, ont été victimes de menaces d'expulsion du domicile conjugal et/où empêchées d'y retourner. On leur a également imposé au sein de la maison, ainsi qu'aux enfants, des règles et des conditions, comme être confinées dans une pièce où interdiction de faire du bruit. Parler ouvertement au téléphone avec des petites amies et des maîtresses devant la femme, poursuit le rapport, menacer de divorcer et faire pression sur les femmes pour qu'elles renoncent à leurs droits en échange d'un divorce, insultes et critiques concernant les travaux ménagers, la cuisine et la scolarisation à domicile des enfants, sont toutes des formes de violences domestiques subies par les femmes au Maroc. Pour ce qui est violences faites aux femmes au travail, dont plusieurs ont été signalées dans les usines et dans le secteur agricole, le rapport évoque des "'abus et coercition à l'égard des femmes, les empêchant de faire valoir leurs droits à un environnement de travail sûr vu la crise sanitaire". Ce n'est pas tout. Il y a également le non-respect des règles relatives à l'hygiène, aux mesures de désinfection, aux horaires de travail, à la distanciation, les violences sexuelles contre les travailleuses (profiter du nombre réduit de travailleurs présents et de l'absence de supervision sur le lieu de travail), ou encore l'harcèlement sexuel et chantage des travailleuses (des relations sexuelles non consensuelles forcées pour garder leur emploi).