En Inde, alors que New Delhi tenait la vedette, on a revu les chiffres à la hausse à Bombay, du coup le bilan macabre du sous-continent s'est alourdi de 2 000 morts en une journée bondissant ainsi, à 11 903 victimes du coronavirus (Covid-19) pour 354 065 cas attestés selon l'Université Johns Hopkins. Mais d'aucuns estiment ces chiffres sous-évalués. Bombay, ville la plus touchée par l'épidémie en Inde ayant ajouté à son bilan quotidien 832 morts en raison de « failles » dans le comptage de ses victimes. Pour sa part, la capitale, New Delhi, où la situation sanitaire se dégrade de plus en plus (hôpitaux saturés, manque de lits, patients non pris en charge, refusés etc.), a recensé une augmentation de 400 décès dans les dernières 24 heures. Les taux d'hospitalisation et de décès dans les villes hotspot submergées comme Mumbai, Delhi, Bombay et Ahmedabad sont comparables à ceux de New York complètement débordée en plein pic. Des semaines après que l'Inde ait assoupli ce qui était sans doute le plus sévère confinement du monde, voilà que le nombre de victimes dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants, grimpe en flèche faisant craindre une explosion que le monde redoute de par l'éclaboussure qu'elle engendrerait. En dépit, le déconfinement s'effectue alors que l'épidémie ne montre toujours pas de répit ni signes de reflux en Inde. Confronté à une économie exsangue, le Premier ministre Narendra Modi a largement levé au début du mois le confinement draconien imposé fin mars au 1,3 milliard d'Indiens pour freiner la propagation de la maladie du coronavirus (Covid-19). C'est que l'économie de l'Inde en difficulté avant la pandémie ne pouvait se permettre d'être écrasé par un autre blocage qui fermerait les entreprises et mettrait plus de personnes au chômage. Aussi le gouvernement indien a vite fait de trancher ce qui d'un autre côté constitue un sacré défi quant au sanitaire puisque de facto il faudra travailler dur pour contenir l'infection et concilier économie et Santé publique. Face à la virulence de la crise sanitaire, des Etats se rebellent pour ainsi dire. Le Tamil Nadu (sud), l'un des Etats les plus meurtris avec Delhi et le Maharashtra, a ordonné le reconfinement de l'agglomération de sa capitale régionale Chennai pendant la deuxième quinzaine de juin. Les experts estiment que le pic de l'épidémie ne sera pas atteint avant plusieurs semaines en Inde, où le système de santé est déjà débordé par l'afflux de malades du virus. Avec plus de 354 000 cas d'infection l'Inde compte désormais le quatrième plus grand nombre de cas confirmés au monde, derrière les Etats-Unis (2 137 731), le Brésil (923 189) et la Russie (544 725).