Le Congrès des députés espagnol (Chambre basse du Parlement) a adopté, mercredi, la sixième et dernière prolongation de l'état d'alerte de quinze jours supplémentaires jusqu'au 21 juin, afin de poursuivre la lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19), une mesure approuvée la veille par le Conseil des ministres. Ce texte a été approuvé grâce aux voix des députés du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et d'Unidas Podemos, ainsi que de ceux de Ciudadanos (centre-droit), le parti nationaliste basque (PNV), Más País, la Coalition Canaria-Nueva Canarias, le parti régionaliste de Cantabrie (PRC) et de Teruel Existe. Les députés du parti populaire (PP, droite), de Vox (extrême droite), l'Union du peuple navarrais (UPN), la Candidature d'unité populaire (CUP), Ensemble pour la Catalogne (JxCat), Foro Asturias et Compromís, ont voté contre cette mesure, tandis que ceux de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), la coalition basque EH Bildu, et du Bloc nationaliste galicien (BNG) se sont abstenus. La prolongation de l'état d'alerte dans tout le pays jusqu'au 20 juin inclus a été ainsi adoptée par 177 voix pour, 155 contre et 18 abstensions. Lors de sa comparution en session plénière du Congrès, le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, a assuré que l'état d'alerte est « l'outil fondamental pour arrêter la propagation du virus », car, sans vaccins ni remèdes disponibles, les gouvernements du monde entier ont dû recourir au confinement, notant que cette mesure exceptionnelle est toujours nécessaire lors de la phase de désescalade, pour permettre au pays d'atteindre la nouvelle normalité. M. Sanchez a souligné que le seul objectif de l'état d'alerte était de contrôler le virus, rappelant qu'il s'agit d'un instrument que la Constitution espagnole met entre les mains de l'Etat et que toutes les libertés ont été préservées depuis sa déclaration. « Les données montrent que nous avons surmonté les pires moments d'une pandémie qui dévaste le monde entier« , et ce grâce à l'effort et à la résistance de toute la société espagnole, a dit Sanchez, relevant que le déconfinement n'a jusqu'à présent pas eu d'impact négatif sur l'évolution de la pandémie. « Le virus est encore parmi nous et, par conséquent, il est nécessaire de maintenir la prudence et d'adapter les restrictions sociales et de circulation, ainsi que la relance progressive de l'économie, selon les indications scientifiques et la situation sanitaire dans chaque territoire », a-t-il insisté, ajoutant « il n'y a pas de choix à faire entre la santé et les affaires. Sans santé publique, il n'y a pas de commerces qui restent ouverts au public ». Cette mesure prévoit désormais que pour les régions et les territoires qui sont en phases 1 et 2, ce sera le ministère de la Santé qui prendra en charge la gestion du déconfinement, en coordination avec les communautés autonomes, tandis que pour ceux qui sont ou passeront à la 3è phase, ce seront les présidents des régions qui décideront du maintien ou de la modification des mesures liées à cette étape et aussi du passage à la nouvelle normalité, a expliqué Sanchez, notant que son exécutif va adopter la semaine prochaine une batterie de mesures de prévention et de coordination pour faire face au Covid-19 après la levée de l'état d'alerte. L'Espagne est entrée le 14 mai dans son troisième mois de confinement prévu jusqu'au 7 juin. Environ 70% des Espagnols (32 millions de personnes) ont entamé lundi la 2è phase du plan de déconfinement, tandis que 15 millions autres sont restés en 1ère phase. Concernant les 45.000 habitants des îles de Formentera aux Baléares, et la Graciosa, La Gomera et El Hierro aux Canaries, ils ont entamé eux la 3è phase du déconfinement, qui doit s'étaler jusqu'à fin juin. Le plan de déconfinement « progressif » de l'Espagne, entamé le 4 mai, comporte quatre phases, qui sont déclinées à des rythmes différents dans chaque région en fonction de l'évolution de l'épidémie. Selon le dernier bilan donné ce mercredi par le ministère de la Santé, l'Espagne compte 240.326 cas confirmés au Covid-19, dont 27.128 décès.