Le Brésil enterre ses morts. Le pays le plus touché et le plus endeuillé de l'Amérique latine affiche un triste bilan. Officiellement, il déplore à lui seul, la moitié des plus de 20 000 morts du sous-continent, un chiffre que des experts jugent, sous-évalué. Ce qui n'a pas empêché son président, Jair Bolsonaro, de faire du jet-ski sur un lac de Brasilia durant le week-end, selon le média en ligne Metropoles. Le Brésil a franchi le seuil des 11.000 morts (11 123) et des 162.000 cas (162 699) de coronavirus (Covid-19), selon les chiffres communiqués dimanche par le ministère de la Santé du pays le plus touché d'Amérique latine par la pandémie. Ces chiffres selon la communauté scientifique brésilienne et mondiale, pourraient être 15, voire 20 fois plus élevés, car en réalité, le Brésil ne pratique que très peu de tests. Toujours est-il que dimanche en soirée ce sont 465 cas mortels qui ont été enregistrés en 24 heures dans le pays (730 cas la veille). Il est en outre le troisième pays à avoir enregistré le plus de cas de contaminés en 24 heures (6 638, contre 10 701 la veille) après les Etats-Unis (20 329) et la Russie (11 012). Les chiffres publiés durant le week-end sont souvent revus bien après avoir été donnés à la hausse, c'est le cas entre autres aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et le Brésil notamment. Au rythme élevé où progresse le coronavirus (Covid-19), dans ce pays de 210 millions d'habitants, le Brésil pourrait être en juin le nouvel épicentre de la pandémie qui vient de franchir la barre des 283.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine et de 4 122 173 contaminés. En effet, le pic n'est pas attendu au Brésil avant quelques semaines. Et déjà, de nombreux Etats du Sud-Est, du Nord et du Nord-Est, voient déjà leurs unités de soins intensifs saturées, dans le public comme le privé, ou, sont très proches de la saturation. C'est notamment le cas à Sao Paulo, Rio de Janeiro, Amazonas, Pernambouc, Maranhao, Para et Ceara d'où une forte inquiétude quant à des lendemains de pandémie. Pour lutter contre la propagation du virus, de nombreux Etats ont appliqué des mesures de confinement. L'Etat de loin le plus touché est sans aucun doute celui de Sao Paulo (46 millions d'habitants). Le gouverneur Joao Doria a d'ailleurs prolongé le confinement jusqu'à la fin du mois. « nous sommes au pire moment de cette pandémie et la situation est affligeante » avait-il déclaré en début de week-end. C'est que, cet Etat, locomotive économique du Brésil, enregistre près d'un tiers des décès dus au coronanvirus (Covid-19) dans le pays. Rio de Janeiro est le second grand foyer du pays, l'Etat a vu sa courbe s'affoler ces derniers jours (environ 18 000 cas et plus de 1 700 décès), à un point tel que des mesures de confinement total se profilent, notamment à Rio, dans les quartiers de Copacabana et Ipanema, du jamais vu. Les Etats d'Amazonas (Nord) et du Ceara (Nord-Est) ne sont pas en reste et vivent des situations encore plus catastrophiques. La Cour suprême a récemment tranché que cette décision revenait aux gouverneurs et aux maires du Brésil, n'en déplaise au président Jair Bolsonaro qui dès le début de l'épidémie dans son pays a préféré botté en touche en minimisant la maladie. Le président, populiste, prenant exemple sur Donald Trump s'est totalement opposé au confinement, critiquant les gouverneurs, arguant que le remède était pire que le mal en donnant la priorité à l'économie brésilienne.