Il est usuel de faire appel aux militaires lors des épisodes épidémiques qui sont considérés comme des enjeux de la sécurité nationale. L'état d'urgence permet même, si nécessaire, le recours à la force publique. Ainsi le Royaume a déployé ses forces de l'ordre avec toutes leurs composantes et l'armée pour contrôler les déplacements dérogatoires. Depuis le 21 mars 2020 donc, les déplacements au sein des villes est strictement encadré, afin d'endiguer une éventuelle crise épidémique due au coronavirus (Covid-19). L'état d'urgence a été prolongé d'un mois le 21 avril dernier pour une éventuelle levée de restrictions au 20 mai prochain et ce, afin de faire respecter le confinement obligatoire. Pour ce faire et à travers les villes du Royaume, les Forces de l'Ordre, les éléments de la Police Judiciaire, les Forces Auxiliaires, les agents du ministère de l'Intérieur et les brigades mobiles des Forces Armées Royales patrouillent, surveillent, contrôlent et sécurisent. Ces dernières, sont là pour soulager gendarmes et policiers en milieu rural ou urbain. Tout ce beau monde est déployé dans le cadre de l'état d'urgence. Nombreux ont été les Marocains qui avaient eu la surprise de voir des militaires en armes dans des engins blindés dans les centres-villes et autre quartiers populaires. Mais depuis que le décor a été planté en tant que tel, ils sont devenus des familiers du paysage urbain et rural. Les Forces Armées Royales sont présentes dans le cadre de l'état d'urgence pour venir en aide aux forces de l'ordre, et patrouiller en plus des quartiers de la ville, également dans des zones stratégiques et d'intervention (lieux de cultes, de loisirs, gares, plages, ministères, Parlement, musées, centres commerciaux, entreprises, bâtiments publics etc.). Leur présence ne signifie en aucun cas une hausse de l'insécurité dans nos métropoles et régions, bien au contraire, ils sont là pour la sécurité des citoyens marocains. Ils sont là également pour surveiller et contrôler l'incivilité (confinement, déplacements non autorisés, respect des gestes barrières et des distanciations sociales et tout le baratin afférent au coronavirus (Covid-19). Depuis plus de deux mois, ces mesures font partie du jargon quotidien commun à force d'être rabâchées. En effet, nous sommes en guerre, en guerre sanitaire. Nous ne combattons ni une armée, ni une autre nation, mais pour paraphraser Donald Trump « un ennemi invisible » qui plus est, est insaisissable et qui progresse et cela requiert une mobilisation générale. Alors la moindre des choses comme il nous est demandé, c'est de se plier aux restrictions mises en place par les autorités à titre de civisme et de patriotisme car ce n'est pas une « bobologie » mais bel et bien, une fatalité que nous combattons. Maintenant si l'exécutif poursuit l'adaptation des dispositifs mis en place avec l'état d'urgence c'est pour adapter le Royaume à une menace de propagation du coronavirus devenue désormais quasi-permanente surtout dans les quartiers populaires et les périphéries des grandes villes et où certaines formes de précarité sont dominantes. Reportage photographique réalisé par Mounir Mehimdate