La peur du coronavirus a saisi le monde entier. La pandémie continue de se propager et l'angoisse et l'anxiété s'emparent de nombreuses personnes, notamment au Maroc, qui compte, aujourd'hui, 134 cas confirmés de coronavirus, dont 4 décès et 3 guérisons. Comment faire face à ses peurs en période de crise pandémique? C'est une période effrayante, à l'ère d'une pandémie mondiale, avec des villes et même des pays entiers confinés. Et nous voyons tous les gros titres et nous demandons: « Que va-t-il se passer ensuite? » Pour de nombreuses personnes, l'incertitude entourant le coronavirus est la chose la plus difficile à gérer. Au Maroc, les nombreux exemples de personnes cédant à la panique en dévalisant les supermarchés, en se battant dans la rue ou en s'exprimant maladroitement sur les réseaux sociaux. Dominées par la peur, ces personnes-là ont dû mal à gérer leurs émotions et il y a de quoi. Face à l'isolement indéfini, à la contagion, à l'incertitude financière et sans retour à la normalité en vue, le coronavirus fait des ravages sur notre santé mentale collective. Entre peur et déni Contactée par Hespress FR, Nadia El Bousserghini, sophrologue basée à Casablanca a prodigué de précieux conseils afin de faire face à son angoisse et de pouvoir ainsi la contrôler. La sophrologie est une méthode de relaxation de type dynamique qui a pour objectif de transformer nos angoisses ou phobies en pensées positives. Notre interlocutrice, Nadia El Bousserghini estime qu'il y a deux catégories de personnes, ceux qui sont paniqués et ceux qui sont dans le déni. « Les gens qui cèdent à la panique et on l'a vu dans les supermarchés et les gens qui se comportent comme si de rien n'était, on l'a vu aussi chez ceux qui continuent à se serrer la main, ceux-là sont dans le déni », nous explique-t-elle avant d'analyser : « La panique paralyse ou agite et elle fragilise dans les deux cas le système immunitaire. Le déni conduit à sous-estimer et à ne pas prendre assez de précautions ». Lutter contre l'angoisse en quelques points Selon la sophrologue, il est tout à fait naturel de ressentir la peur, car « notre instinct de survie n'aime pas l'inconnu », estime-t-elle. Comment y remédier? « D'abord accepter que je suis dans la peur. Oui je suis dans la peur. Et pour ne pas laisser la peur m'envahir et se transformer en angoisse ou panique il y a un seul moyen: calmer l'esprit », explique la sophrologue qui souligne que « tant que je suis dans mes pensées, l'esprit ne va pas se calmer ». Pour ce qui est des bons gestes à adopter, Nadia El Bousserghini conseille d'utiliser un moyen qui « existe depuis des milliers d'années et qui est extrêmement facile et disponible á tout le monde c'est celui de se concentrer sur son corps ». Voici la description d'un ensemble de techniques communiquées par notre spécialiste : Je détecte comment se manifeste la peur: Exemple: Ma respiration est rapide Mes épaules sont tendues Je sens ce qui se passe dans mon corps Et puis je vois comment il bouge à l'inspire et à l'expire etc Je fais quelques respirations en observant le mouvement de mon corps A l'inspire et à l'expire Et puis je ralentis ma respiration Je compte 6 secondes à l'inspire et 7 secondes à j'expire Une dizaine de fois Le corps va envoyer le signal à l'esprit qu'il n'y a pas de danger L'esprit va se calmer et va pouvoir me permettre de réfléchir rationnellement Dans ce sens il est également important de maintenir un état de paix intérieure, nous explique Nadia, qui conseille également de mettre de la musique et faire des choses qui font du bien. « Je me calme comme si je calmais un être cher dans la peur », précise-t-elle. Les réseaux sociaux, l'ennemi pendant la crise pandémique? On ne peut pas parler de Covid-19 sans parler des réseaux sociaux qui impactent conséquemment notre façon de voir les choses. Les gens utilisent Internet pour partager des informations, exprimer leurs angoisses et passer du temps en quarantaine. Les moments où ces conversations en ligne s'éclairent nous en disent également long sur l'évolution de nos sentiments face à la pandémie. A l'ère des fake news et de la désinformation, notre angoisse peut rapidement prendre le dessus et impacter conséquemment notre moral. Selon Nadia El Bousserghini, « on ne peut pas contrôler nos pensées, mais on peut contrôler ce qu'on met dans notre esprit qui produit les pensées ». « Peu importe l'attention, négative ou positive, si je fais attention à quelque chose et je continue à lui donner mon attention par les pensées, mon mental se conditionne, à mon insu, à me diriger encore plus vers les choses similaires »,explique-t-elle, soulignant que : « Le mental est un instrument qui se base exclusivement sur mon attention exactement comme Facebook et le fil d'actualité », conclut-elle.