Faisant suite à la réunion, mercredi 5 septembre, du Conseil de sécurité sur la crise au Nicaragua, le Président nicaraguayen Daniel Ortega s'est exprimé devant ses partisans en menaçant directement les Etats-Unis, tout en leur demandant de ne pas s'ingérer dans ses affaires internes. « Le mieux qu'ils (les Etats-Unis, Ndlr) puissent faire c'est de ne pas chercher le Nicaragua, c'est de respecter le Nicaragua comme nation souveraine et digne », a déclaré Daniel Ortega devant quelques milliers de ses partisans lors d'une manifestation de soutien à Managua. « C'est de cette façon que les Etats-Unis peuvent aider le Nicaragua et son peuple », a estimé le dirigeant. Durant la réunion du Conseil de sécurité consacrée à ce pays centroaméricain, la Russie, la Chine et la Bolivie sont restés de marbre, tandis que les Etats-Unis eux, ont multiplié les invectives, jugeant que le Nicaragua devient un Etat « dictatorial en faillite » qui suit jour après jour l'exemple de Nicolas Maduro au Venezuela et de Bachar Al Assad en Syrie, qui voient leur citoyens fuir la guerre, la violence et la faim. L'ambassadrice américaine, Nikki Haley a, appelé le Conseil de sécurité « à ne pas être un observateur passif » de la situation humanitaire et politique du Nicaragua où depuis le 18 avril, une vague de contestation populaire sans précédent secoue le pays, et la répression du pouvoir a fait pas moins de 320 morts, selon les organisations internationales. Voulant sauver la face, le Président nicaraguayen a appelé à la réconciliation. « Celui qui n'a pas torturé, qui n'a pas tué, on va l'accueillir (…) parce que nous devons nous retrouver et nous réconcilier », a-t-il déclaré devant la foule. Des milliers de Nicaraguayens ont fui le pays et la répression grandissante, en direction du Costa Rica. Mais ces appels à la paix n'ont pas trouvé l'écho voulu du côté de l'opposition: « Tant que les causes de la terreur n'ont pas cessé, qui va vouloir revenir ?, a jugé José Pallais, ancien vice-ministre des Affaires étrangères maintenant faisant partie de l'opposition. « Vivre soumis à ses règles, dans une normalité basée sur la répression, la persécution, ce n'est pas la réconciliation », a-t-il assuré.