Le second procès en appel des Balkany (Isabelle et son mari Patrick) qui devait s'ouvrir ce lundi 3 février devant la cour d'appel de Paris a été reporté à demain mardi à cause de la grève des avocats contre le projet de réforme des retraites. En effet, la défense des prévenus a demandé cette suspension au nom de tous les avocats de la défense, pour pouvoir «aller manifester» contre le texte qui va «multiplier par deux les cotisations au régime général» et «mettre en danger financièrement plus d'un tiers des avocats» de France. Le couple est accusé d'avoir blanchi des millions d'euros en investissant dans l'immobilier. Une fraude dont ils minimisent l'étendue. En première instance, le tribunal a condamné Patrick Balkany à cinq ans de prison pour blanchiment de fraude fiscale aggravé, avec incarcération immédiate. Isabelle Balkany s'était vu infliger quatre ans d'emprisonnement, mais sans mandat de dépôt, eu égard à sa santé fragile. Ces lourdes condamnations avaient été prononcées à l'encontre des Balkany pour avoir caché 13 millions d'euros d'avoirs, au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy (riad) à Marrakech. Le tribunal avait également prononcé la confiscation des biens et liquidités des Balkany, et dix ans d'inéligibilité. L'exécution de ces mesures a été suspendue par la procédure d'appel. Le maire (LR) de Levallois-Perret, Patrick Balkany et son épouse Isabelle celle qui est aussi sa première adjointe, se sont abstenus, après tant de déboires de se présenter aux prochaines municipales. Les audiences devraient donc débuter mardi et les débats doivent durer jusqu'au 19 février, après quoi l'arrêt sera mis en délibéré. Seule incertitude cependant c'est l'équation à un inconnu qui plane sur la présence de Patrick Balkany lors des débats à venir : détenu depuis septembre, il serait sérieusement diminué physiquement après plusieurs hospitalisations. Toutes ses demandes de mise en liberté ayant, été rejetées. Isabelle Balkany, 72 ans avait alors accusé « la justice de vouloir tuer (son) époux », qui a perdu plus de 24 kg en 4 mois. Quant au procès, « il n'y sera pas car il est physiquement incapable d'y être », avait-elle tranché. Le couple Balkany, malgré des éléments en leur défaveur ont toujours nié que le luxueux riad de Marrakech leur appartenait. Quant à l'argent, il serait issu de richesses accumulées en Suisse par leurs parents. Patrick Balkany avait insisté en première instance, de manière gênante du reste, sur le fait que son père, rescapé d'Auschwitz, avait fait fortune après la Seconde Guerre mondiale. Le tribunal n'a pas pris en considération ces arguments et a qualifié le blanchiment de « structuré et performant ».