C'est dans le cadre de sa stratégie visant à enrichir la cartographie des musées au Maroc que la Fondation Nationale des Musées a inauguré ce mardi 14 janvier, le Musée National de la photographie et ce dans l'enceinte du Fort Rottembourg « Borj El Kebir » dans le quartier de l'océan à Rabat. L'année 2020 commence bien pour la culture marocaine. En effet, ce début de l'année est marqué par l'ouverture du premier musée dédié uniquement à la photographie dans le royaume. Un endroit magique venu enrichir non seulement la palette des musées nationaux, mais aussi la ville de Rabat, capitale marocaine de la culture. L'ouverture du nouveau musée a été célébrée à travers une exposition intitulée « Sourtna », une carte blanche donnée à l'artiste Yassine Ismaili, alias « Yorias ». Le photographe de 35 ans a sélectionné plusieurs oeuvres de jeunes photographes émergents afin de leur permettre d'exprimer leur vision des enjeux de la modernité marocain, et partager leur chef d'oeuvres. Interrogé sur l'importance de ce nouveau musée, Mehdi Qotbi, Président de la Fondation nationale des musées s'est dit heureux de voir un musée ouvrir ses portes dans un quartier populaire comme le quartier de l'Océan. « Ce musée donne la possibilité à tous les quartiers au bord de la mer d'aller vers la culture. C'est une opportunité qui se présente à tout le monde pour découvrir la photograhie, mais aussi l'art en général », a déclaré Mehdi Qotbi à Hespress Fr. Zakaria Ait Wakrim, Amazzal Abderrhman, Hamza Ben Rachad, Walid Bendra, Déborah Benzaquen, Rwina Life, Kilito Mhammed et d'autres sont des artistes qui ont contribué à l'exposition Sourtna et qui ont un point commun : ils sont jeunes et ont un regard artistique. « Les auteurs exposés ici ont en commun le sentiment de responsabilité. Nous avons tous conscience qu'il nous appartient de capter les situations, les couleurs, les lieux, les gens, les moments de la société marocaine », nous confie « Yorias ». La rénovation des musées, un grand engagement de la FNM La Fondation Nationale des Musées a placé la rénovation des musées au cœur des priorités de son action. L'objectif est de les rendre plus accueillants et attractifs et de les mettre aux normes de conservation et de préservation du patrimoine. C'est le cas du Fort Rottembourg, Fort Hervé ou encore Borj El Kebir qui s'est en effet transformé pour devenir musée. Le monument qui a été bâti en 1888 arbore désormais une allure plus moderne, mais toujours authentique pour accueillir les amoureux de la photographie. Photo Mounir Mehimdate Bâti au bord de la côte atlantique, il a été restauré par la société Rabat Région Aménagements sous la tutelle de la Wilaya de la région de Rabat-Salé-Kenitra dans le cadre du projet « Rabat ville lumière et capitale marocaine de la culture » et réhabilité par la FNM puis ouvert au public pour la première fois dans le cadre de la première Biennale de Rabat 2019. Un peu d'histoire… Le Fort Rottembourg monument fut décrit en 1906, dans le Petit Journal Militaire, Maritime et Colonial, comme une sorte de coupole bétonnée qu'entourent de profonds fossés aux talus soigneusement maçonnés. Au pied de ces talus, courent des grilles de fer forgé pour renforcer la valeur de l'obstacle, deux énormes canons émergent et sont visibles sur les deux tiers de leur longueur. Photo Mounir Mehimdate À l'époque de sa construction le fort était un important symbole diplomatique et représentait un instantané historique des enjeux politiques en présence. En effet, alors que les puissances européennes s'interrogent encore sur l'avenir du Royaume chérifien, la lutte d'influence est de mise entre les français et les allemands. En offrant ces deux canons, les allemands tentent de s'attirer les bonnes grâces du Sultan Moulay Hassan (1873 -1869), qui tente désespérément de garder son pays à l'abri de la colonisation.