Keiko Fujimori, cheffe de l'opposition majoritaire au parlement péruvien, a été libérée vendredi soir, après 13 mois de prison pour implication dans une affaire de corruption. La relaxation de Fujimori intervient suite à une décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction péruvienne, ordonnant lundi sa remise en liberté. Le tribunal a néanmoins précisé dans son jugement que cette décision ne concerne pas le fond de l'affaire, qui fait toujours l'objet d'une enquête judiciaire. Keiko Fujimori (44 ans) était détenue dans le cadre du scandale Odebrecht, du nom du géant brésilien du bâtiment, qui a reconnu, dans le cadre de la plus grande opération anti-corruption du Brésil « Lava Jato », avoir versé des pots-de-vin à de nombreux dirigeants politiques latino-américains, dont quatre anciens présidents péruviens. La fille de l'ancien président Alberto Fujimori (1990-2000) fera face, désormais en liberté, à ce qui reste du processus de l'enquête menée pour blanchiment d'argent présumé aux fins de financement de sa campagne électorale. Le parti de Keiko Fujimori, « Force populaire », était redevenu la première force politique du pays à la faveur des élections de 2016, mais sa cheffe a essuyé deux défaites successives au second tour des élections présidentielles de 2011 et 2016. Le président Martin Vizcarra avait convoqué des élections législatives anticipées pour le 26 janvier, après la dissolution du Parlement le 30 septembre. Il a aussi ratifié par référendum une réforme qui prévoit que les députés actuels ne pourront pas être réélus lors des prochaines législatives. Alors que l'enquête à son encontre était en cours, la sœur de Keiko, Sachie Fujimori, a formé un recours en habeas corpus auprès de la Cour suprême, qui a été approuvé par quatre des sept magistrats annulant l'ordonnance de détention préventive.