Une activiste indigène de la communauté Wayúu, vivant dans l'extrême nord de la Colombie, a été assassinée, jeudi, par des hommes armés, rapporte la presse locale. Oneida Epiayú a été tuée par deux individus qui lui ont tiré dessus alors qu'elle se trouvait dans un restaurant de Riohacha, chef-lieu du département de La Guajira, en compagnie de son époux qui a été grièvement blessé par les assaillants, vraisemblablement des tueurs à gages, ont précisé plusieurs médias locaux. Un enfant de 12 ans, qui se trouvait sur les lieux au moment de l'attaque, a été également blessé, ont ajouté les mêmes sources. L'activiste indigène avait dénoncé à maintes reprises l'opacité des programmes d'alimentation au profit de sa communauté mis en place par l'Institut colombien de bien-être familial (ICBF), a rapporté le journal local « La Guajira Hoy ». Le Mouvement des femmes de la communauté Wayúu, qui représente près de 45% de la population du département de La Guajira, a exprimé sur Twitter son rejet catégorique des attaques systématiques visant les femmes défenseures des droits humains. L'assassinat d'Oneida Epiayú intervient dans un contexte marqué par une hausse des agressions à l'encontre des dirigeants indigènes et des leaders sociaux et défenseurs des droits de l'Homme en Colombie. Le 13 septembre, deux leaders indigènes ont été assassinés dans les départements de La Guajira et du Cauca (sud-ouest). Selon des estimations de l'institution du Défenseur du peuple, 196 leaders sociaux et des dirigeants communautaires ainsi que des défenseurs des droits humains ont été victimes d'homicides entre mars 2018 et le même mois de 2019. Quant à l'ONG Indepaz, elle a fait état de l'assassinat de 155 leaders sociaux entre début janvier et le 8 septembre 2019.