INFO LE FIGARO – Le cheikh Tamim al-Thani et le président de la République ont prévu d'échanger vendredi sur la crise qui oppose Doha à ses voisins saoudiens et émiriens. L'émir du Qatar, cheikh Tamim al-Thani, sera reçu vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron pour discuter de la crise qui oppose Doha à ses voisins saoudiens et émiriens, a confirmé la présidence de la République, après une information publiée par Le Figaro. Pour la première fois depuis le déclenchement de cette crise, l'émir du Qatar effectue un déplacement à l'étranger. Il doit se rendre également ce jeudi en Turquie, son allié, pour rencontrer le président Erdogan.«L'émir du Qatar a décidé de se rendre à Paris avant son déplacement à l'Assemblée générale des Nations unies», qui se tient la semaine prochaine, souligne-t-on à l'Elysée. Depuis le 5 juin, le Qatar est soumis à un embargo de la part de l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui lui reprochent de soutenir le terrorisme et de s'être rapproché de l'Iran, l'ennemi des monarchies sunnites du Golfe. La crise ne connaît pas de répit. La semaine dernière, cheikh Tamim a appelé le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman. Mais quelques heures après cet appel téléphonique, Riyad a annoncé la suspension de tout contact avec Doha. Saoudiens et Emiriens ont présenté au Qatar une liste de 13 demandes, parmi lesquelles la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera, l'arrestation de responsables islamistes et une prise de distance vis-à-vis de l'Iran. Doha a rejeté ces exigences, estimant qu'elles portaient atteinte à sa souveraineté. La lutte contre le terrorisme au programme Depuis le début de la crise, Emmanuel Macron s'est entretenu à plusieurs reprises avec l'émir du Qatar, le prince saoudien Bin Salman et Mohammed Bin Zayed, le prince héritier des Emirats arabes unis. La France, qui soutient la médiation koweïtienne, a nommé la semaine dernière un émissaire dans la crise, le diplomate Bertrand Besancenot. Mais allié avec chacun des trois pays, Paris est embarrassé, et ne veut pas se mettre à dos l'un d'eux. Même si Emmanuel Macron a répété que Doha devait faire des efforts en matière de surveillance de financement du terrorisme. La rencontre Macron-Tamim sera «l'occasion d'évoquer la question de la lutte contre le financement du terrorisme et de discuter des moyens de renforcer notre coopération en la matière», précise-t-on justement dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Particulièrement attaché à cette question sur laquelle l'allié qatarien est également accusé par l'Arabie et les Emirats, Emmanuel Macron, sitôt élu, avait fait attendre pendant plusieurs jours l'émir Tamim qui souhaitait le féliciter, par téléphone, pour sa victoire. Une précédente visite prévue début juillet de l'émir du Qatar avait été finalement reportée, cheikh Tamim ne souhaitant manifestement pas quitter son pays durant cette période sensible, de peur que ses voisins ne fomentent un coup d'Etat. Ces dernières semaines, Riyad et Abou Dhabi ont d'ailleurs propulsé sur le devant de la scène un cousin lointain de l'actuel émir, donnant à penser que l'Arabie saoudite et les Emirats étaient en faveur d'un changement de régime à Doha. Pas de quoi apaiser les tensions entre frères ennemis du Golfe.