Les Iles Canaries ont exprimés leur inquiétude suite à l'adoption par le gouvernement marocain de textes visant à inclure l'espace maritime faisant face aux côtes du Sahara dans son arsenal juridique. Le gouvernement espagnol a réagi. La décision du Maroc d'inclure l'espace maritime faisant face aux côtes du Sahara marocain dans son arsenal juridique inquiète du côté des Iles Canaries. En effet, le conseil de gouvernement a adopté jeudi dernier deux projets de lois et un projet de décret qui visent, entres autres, à délimiter la zone économique exclusive (ZEE) au large des côtes des provinces du sud du Maroc et de l'incorporer dans l'arsenal juridique national. Le Maroc pourrait ainsi récupérer les 200 miles marins (environ 370 km) de ZEE au large du Sahara. Ces textes ne sont pas du goût des Iles Canaries. Pour l'archipel, une fois que le Maroc aura consolidé les 200 miles marins de ZEE dans le Sahara, il pourrait demander une extension de sa plateforme continentale qui inclurait une zone convoitée par l'Espagne, et qui abrite le plus grand gisement de tellure (métalloïde utilisé dans l'industrie électronique). Madrid a en effet soumis à la Commission des limites du plateau continental de l'ONU une demande d'extension de la plateforme des Iles Canaries à 350 miles marins, incluant ladite zone. Madrid rassure Le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis s'est donc rendu à Las Palmas de Gran Canaria afin de rassurer les autorités locales. Il a assuré que les projets adoptés par le gouvernement marocain sont un «ajustement technique» qui «n'affecte en rien» la délimitation des eaux entre l'archipel et le Maroc, fruit d'un «commun accord», rapporte El Pais. De son côté, le président de l'archipel Fernando Clavijo s'est dit rassuré par la réponse de Dastis, tout en appelant à la «prudence». Il a enfin affirmé que le gouvernement espagnol travaille «avec diligence» sur cette affaire.