L'affaire des insultes racistes contre Vinicius Junior est au cœur de toutes les intentions. De l'Espagne au Brésil, l'affaire prend de plus en plus d'ampleur et risque même d'avoir des conséquences diplomatiques. Quatre personnes ont été arrêtées mardi en Espagne dans le cadre de l'enquête sur la pendaison fin janvier d'un mannequin à l'effigie de l'attaquant du Real Madrid, Vinicius Junior, a annoncé la police. Des arrestations qui interviennent deux jours après de nouvelles insultes à caractère raciste proférées contre la star brésilienne lors d'un match du Championnat d'Espagne de football. Un incident qui a suscité une vague d'indignation dans le pays et à l'étranger. Ces quatre personnes, interpellées dans la capitale espagnole, sont accusées d'un « délit de haine », catégorie pénale incluant les délits racistes en Espagne, précise la police espagnole dans un communiqué. Trois d'entre elles sont des « membres actifs d'un groupe ultra de supporters d'un club madrilène », a ajouté la police sans identifier ce club. Le mannequin portant un maillot de Vinicius Junior avait été retrouvé pendu le 26 janvier, jour d'un derby remporté 3-1 par le Real Madrid contre l'Atlético Madrid en quarts de finale de la Coupe du Roi, sous une bannière portant l'inscription « Madrid déteste le Real ». Lire aussi. Insultes racistes contre Vinicius: la justice espagnole ouvre une enquête Le Real Madrid avait, rappelons-le, dénoncé un « acte raciste et xénophobe malveillant et répugnant » à l'encontre de son joueur de 22 ans, cible régulière d'insultes racistes, en disant espérer dans un communiqué que les « responsables » soient « punis ». Une enquête avait été ouverte dans la foulée. Après ce premier communiqué, le Real Madrid a sorti une deuxième missive où il accuse les instances du football espagnol de passivité et de n'avoir pris aucune mesure pour éradiquer le racisme dans le football. « Nous sommes surpris par les déclarations du président de la Fédération Espagnole de Football, Luis Rubiales, qui, en tant que principal responsable du football espagnol et de son arbitrage, a laissé entendre qu'aucune mesure vigoureuse n'avait été prise, conformément aux protocoles de la FIFA, pour éviter la situation qui s'est produite. L'image de notre football est sérieusement endommagée et détériorée aux yeux du monde entier, s'indigne le club. Avant d'enfoncer le clou : « Leur passivité a contribué à l'impuissance et au sentiment d'impuissance de notre joueur Vinicius. Les arbitres, loin d'avoir agi avec fermeté en appliquant les protocoles réglementaires, ont choisi dans la plupart des cas de s'inhiber et d'éviter de prendre les décisions qui leur incombaient. Pas plus tard qu'hier, l'arbitre et les responsables de la VAR se sont dérobés à leurs responsabilités et ont pris des décisions injustes sur la base d'images incomplètes, qui n'ont pas été visionnées dans leur intégralité, qui ont été partiales et qui ont conduit à l'expulsion directe de notre joueur Vinicius Junior. » « La victime du délit ne peut jamais en être tenue pour responsable », s'insurge le Real. Vinicius a reçu à travers les réseaux sociaux des mots réconfortants de nombreux joueurs ou d'anciennes gloires du football à l'image de Mbappé ou encore Neymar. «Les insultes à caractère discriminatoire ne doivent pas être tolérées ou faire l'objet de justifications», a écrit l'international français Jules Koundé, défenseur du FC Barcelone. Les insultes à caractère discriminatoire ne doivent pas être tolérées ou faire l'objet de justifications. Dire que le comportement d'un joueur peut provoquer des réactions racistes, c'est déplacer le débat. Nous devons nous concentrer sur les solutions car le problème est... pic.twitter.com/qErZf1iQG0 — Jules Kounde (@jkeey4) May 22, 2023 L'affaire risque même de prendre une tournure diplomatique. Le gouvernement brésilien a exigé dans un texte plus qu'officiel que le gouvernement et les autorités du football espagnoles, ainsi que la FIFA, prennent des mesures «efficaces» afin de «prévenir et d'éviter la répétition de ces actes de racisme».