La planète football investit le Qatar pour sacrer son nouveau roi lors du premier Mondial organisé dans le monde arabe. « Bienvenue à la Coupe du monde arabe », a titré le journal qatari arabophone Al-Sharq dimanche alors que l'effervescence montait dans l'émirat arabe, à quelques minutes du match d'ouverture dans le stade Al Bayt, à Al Khor, entre le Qatar et l'Equateur (19h00 locales, 17h00 à Paris). « Qu'il est beau pour les gens de mettre de côté ce qui les sépare pour préserver leur diversité et ce qui les unit en même temps », a déclaré l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani lors d'une courte cérémonie, à deux heures du coup d'envoi. Dans la journée des supporters étrangers, encore peu nombreux jusqu'à vendredi, sont venus se presser sur la Corniche, la promenade touristique longeant la baie de Doha. En centre-ville, devant la billetterie centrale où s'achètent les tickets pour les 64 matches du Mondial, ont grossi des files d'attente qui n'avaient plus été vues depuis l'ouverture des guichets à la mi-octobre. Les personnalités ont continué d'arriver, comme le président sénégalais Macky Sall ou le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avant la cérémonie d'ouverture, qui voulait rappeler celles des Jeux olympiques, « mêlant tradition qatarie et culture universelle » et dont la tête d'affiche était l'un des membres du célèbre groupe de K-pop sud-coréenne BTS. Depuis 12 ans, le Qatar s'est préparé pour être capable d'accueillir 32 sélections et des centaines de milliers de fans qui vont débarquer dans l'émirat arabe. Lors de ce tournoi joué dans huit stades, les habituels géants du ballon rond devraient encore se disputer le trophée, jusqu'à la finale du 18 décembre: Brésil, Argentine, France ou encore Angleterre, Allemagne et Espagne. Les Sud-Américains en profiteront-ils? Depuis 20 ans et la victoire du Brésil (2002), les Européens se partagent les titres (Italie 2006, Espagne 2010, Allemagne 2014 et France 2018). Star argentine qui conduit une équipe invaincue depuis 36 matches, Lionel Messi pense toutefois « que le Brésil, la France et l'Angleterre sont un peu au-dessus ». Sorti de ce premier cercle, une victoire finale dans le superbe stade doré de Lusail, au nord de Doha, relèverait de l'exploit. Mais la Croatie, finaliste il y a quatre ans, reste un outsider. On peut aussi citer la Serbie, le Portugal de Cristiano Ronaldo (37 ans), l'Uruguay des vétérans Luis Suarez et Edinson Cavani (35 ans), voire le Sénégal, malgré l'absence de Sadio Mané. D'autant que la donne pourrait changer car pour la première fois, le Mondial ne se joue pas lors de l'été boréal, afin d'éviter les chaleurs intenables (autour de 50°). La Fifa a décalé ce rendez-vous en pleine saison de clubs.