La délégation marocaine s'est envolée, mercredi 22 juin, vers l'Algérie. Contre toute attente, les autorités algériennes ont décidé d'interdire l'accès aux journalistes marocains pour couvrir les Jeux Méditerranéens organisés à Oran. Les neuf journalistes ont donc repris, jeudi 23 juin au soir, un avion vers Tunis pour rentrer par la suite au Royaume. Récit d'un journaliste qui a vécu cette mésaventure. «Nous avons pris un vol privé (affrété, ndlr). Nous étions un groupe composé d'un peu plus d'une centaine de personnes et nous sommes partis, mercredi 22 juin matin à 9 heures, depuis l'aéroport Mohammed V de Casablanca vers Tunis où l'avion a fait une escale vers midi, avant de prendre, à 17h00, un deuxième vol vers la ville d'Oran. Nous sommes arrivés à l'aéroport international Ahmed Ben Bella en Algérie à 18h30. Nous n'avons pas pu nous envoler directement vers l'Algérie à cause de la fermeture de l'espace algérien aux avions marocains ou immatriculés au Maroc, suite au gel des relations diplomatiques entre les deux pays. Lire aussi: Jeux Méditerranéens: des journalistes marocains interdits de séjour en Algérie Nous arrivons. Tout se passe tellement bien que nous oublions l'existence d'une quelconque tension entre les deux pays. Une foule nombreuse à l'aéroport d'Oran nous accueille à bras ouverts avec des youyous, des applaudissements et un slogan scandé par pratiquement tout le monde: «Khawa khawa». Même les employés de l'aéroport nous rappellent les liens forts que nos deux peuples doivent maintenir, en dépit des différends politiques entre les deux Etats voisins. Le patron d'un café refuse même d'être payé et offre, en signe d'hospitalité, des boissons gratuitement à plusieurs d'entre nous. Tout, laisse à croire que les tensions se sont apaisées ou du moins que l'Algérie comme le Maroc ont mis de l'eau dans leur vin afin de garantir le bon déroulement des Jeux méditerranéens auxquels les deux pays participent. Nous allions vite déchanter. Hélas! Un autre tournant dans l'histoire Une fois sur place, nous remarquons que la police algérienne est elle aussi très impatiente de nous recevoir, bien que ce ne soit pas de la même manière dont nous avons été accueillis au départ. Nous faisons donc la queue. Les membres de la délégation (sportifs et dirigeants) prennent, chacun à son tour, les accréditations que les autorités algériennes leur ont préparées à l'avance. Lire aussi: Journalistes marocains bloqués à l'aéroport d'Oran: l'AMPS condamne la décision algérienne Quand c'est au tour des journalistes, la police algérienne nous explique que nos noms ne figuraient pas sur la liste des journalistes accrédités pour la couverture de cet événement prévu du 25 juin au 5 juillet à Oran. Et sans cette accréditation, qui n'a été octroyée à aucun journaliste marocain, nous ne pouvions pas accéder au territoire algérien. Or, la procédure d'accréditation a déjà été effectuée auprès du Comité national olympique marocain (CNOM) qui s'est chargé de tout ce qu'il faut pour la suite. Car lorsqu'un journaliste est accrédité par le CNOM, toutes ses informations sont directement communiquées aux autorités algériennes concernées avant même son départ du Maroc. Nous restons donc bloqués à l'aéroport et attendons, très stressés, n'importe quelle solution de la part des parties concernées. Aucune réponse. Nous n'avions alors d'autre choix que de passer la nuit à l'aéroport international Ahmed Ben Bella. Y dormir dans des conditions peu confortables nous importait peu. Tout ce que nous espérions, c'était de pouvoir exercer notre métier et couvrir l'événement comme prévu. Lire aussi: Officiel. Le Maroc participera aux Jeux méditerranéens d'Oran en Algérie Le lendemain, rien ne change. On nous prévient que nous devions retourner au Maroc mais qu'avant nous passerons deux jours à Tunis. Nous prenons donc un autre avion d'Oran jeudi 23 juin au soir vers la Tunisie. Nous arriverons au Maroc ce samedi ».