Le président américain, Donald Trump, a annoncé, vendredi 31 juillet, qu'il comptait interdire aux Etats-Unis le réseau social TikTok, soupçonné par Washington de pouvoir être utilisé par les services de renseignement chinois. « En ce qui concerne TikTok, nous l'interdisons aux Etats-Unis », a déclaré M. Trump à des journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One. Il a ajouté qu'il agirait dès samedi. TikTok appartient au groupe chinois ByteDance. Il compte près d'un milliard d'utilisateurs dans le monde et est très populaire auprès d'un public jeune. Le réseau social a souvent dû se défendre de ses liens avec la Chine, où ByteDance possède une application similaire, sous un autre nom. Il a toujours nié partager des données avec les autorités chinoises et assuré ne pas avoir l'intention d'accepter de requêtes en ce sens. L'entreprise faisait l'objet d'une enquête du CFIUS, l'agence américaine chargée de s'assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale.
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Vendredi, avant l'annonce de M. Trump, des médias américains croyaient savoir que le président allait imposer au groupe ByteDance de vendre TikTok. Selon le Wall Street Journal et l'agence Bloomberg, le président s'apprêtait à signer un ordre officiel pour obliger la maison mère chinoise à se séparer de la très populaire application américaine, au nom de la protection de la sécurité nationale. C'est finalement l'interdiction pour laquelle M. Trump semble avoir opté. « Nous ne sommes pas politiques » Il y a quelques jours, TikTok s'était engagé à avoir un haut niveau de transparence et notamment à permettre des contrôles de ses algorithmes, pour rassurer les utilisateurs et les régulateurs. « Nous ne sommes pas politiques, nous n'acceptons pas de publicité politique et nous n'avons pas d'agenda. Notre seul objectif est de rester une plate-forme animée et dynamique appréciée de tous », déclarait mercredi dans une note de blog le patron de TikTok, Kevin Mayer. « Toute l'industrie est examinée de près, et avec raison. En raison des origines chinoises de l'entreprise, nous sommes examinés d'encore plus près. Nous l'acceptons et relevons le défi », détaillait-il.
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James Lewis, chef du programme de politique des technologies au Center for Strategic and International Studies, estime que le risque de sécurité encouru en utilisant TikTok est « proche de zéro ». En revanche, « il semble que ByteDance pourrait être mis sous pression par Pékin », a déclaré M. Lewis. Le réseau social est aussi contesté ailleurs qu'aux Etats-Unis. Il est ainsi banni depuis le 30 juin en Inde, où il avait été placé à la tête de la liste de 59 applications chinoises bloquées par New Delhi sur son territoire pour « assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien ». Le Pakistan, pays musulman très conservateur, a pour sa part lancé récemment « un ultime avertissement » à TikTok afin que des contenus jugés « immoraux, obscènes et vulgaires » soient supprimés de sa plate-forme.