La campagne mondiale « 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles », qui se tiendra du 25 novembre au 10 décembre prochain, se veut un appel à l'engagement des hommes dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes, a souligné, mercredi à Rabat, la représentante du Bureau multi-pays de l'ONU-Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi. « Nous avons décidé pour cette édition de promouvoir la masculinité positive et l'engagement des hommes et des garçons en faveur de l'égalité entre les sexes et contre les violences à l'égard des femmes et des filles », a précisé Rhiwi lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des spécificités de cette campagne organisée sous le thème « Masculinités positives: les hommes et les garçons rejettent les violences faites aux femmes et aux filles ». Cette campagne, menée sous le hashtag officiel #Hit_Ana_Rajel, ambitionne principalement d'encourager les hommes à initier une réflexion sur leurs contributions à la question de violences sexistes qui « est parfois banalisée, voire encouragée par des stéréotypes », a-t-elle expliqué. Cette manifestation vise aussi à intensifier les actions de sensibilisation et les mobilisations pour lutter contre les différentes formes de violences que subissent les femmes et les filles, a-t-elle ajouté. « Nous sommes tous conscients des violences à l'égard des femmes et des filles » et il y a des réponses apportées aux niveaux des lois, des stratégies et des plans d'actions, a-t-elle poursuivi, déplorant, toutefois, que « le phénomène ne se réduit pas » et que « la société impose aujourd'hui aux hommes et aux garçons un comportement qui est l'origine des pratiques de violences à l'égard des femmes et des filles ».
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Pour sa part, la coordinatrice des programmes à l'ONU-femmes pour le Maghreb, Zineb Chebihi, a argumenté que le choix de cette thématique permettra de « donner aux hommes la possibilité de trouver de nouvelles significations à la masculinité », insistant « qu'il n'est pas normal ni nécessaire d'associer la masculinité à la violence ». « Le système patriarcal dans la région MENA et aussi partout dans le monde favorise les rapports de domination et de subordination entre les hommes et les femmes, entre les hommes eux-mêmes et entre les femmes elle-mêmes », a souligné Chebihi, notant que « promouvoir la masculinité positive, c'est promouvoir les rôles, les attitudes et les comportements des hommes et des garçons qui contribuent au bien-être de tous, de façon égalitaire ». Elle a, dans ce sens, a passé en revue les initiatives de l'ONU-Femmes au Maroc dans ce domaine, citant notamment le programme « Hommes et femmes pour l'égalité des sexes » qui vise à sonder les perceptions, les attitudes et les comportement par rapport à l'égalité des sexes dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, la compagne #Hit_Ana_Rajel et une compagne régionale portant sur « les paternités positives comme point d'entrée pour travailler sur les masculinités positives dans la région ».
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Ces 16 jours d'activisme seront également marqués par l'opération de sensibilisation « Oranger le Monde », qui consiste à illuminer des monuments en orange afin de sensibiliser l'opinion publique à l'égard de la violence contre les femmes, notamment la Direction générale de la sûreté nationale, le Musée Mohammed VI, la Tour Maroc Telecom, la gare LGV de Rabat-Agdal et Autoroutes du Maroc. Au menu de cette manifestation, organisée depuis 2008 à l'appel du Secrétaire général des Nations Unies, figurent des conférences, des ateliers, des villages d'information, des festivités culturelles et des soirées artistiques de sensibilisation, avec notamment à l'affiche des performances musicales d'artistes engagés, dont le groupe Faire, Anis Chouchene, Souad Sahel et bien d'autres.