Les forces armées françaises déployées au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane ont tué ou capturé en un mois une soixantaine de djihadistes dans la « zone des trois frontières » au confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, a annoncé aujourd'hui l'état-major français. « Depuis le 15 février, une soixantaine de terroristes ont été mis hors de combat (tués ou capturés, ndr) » et « des matériels saisis ou détruits: des pick-ups, des motos, des équipements individuels ou collectifs, du matériel nécessaire à la confection d'engins explosifs improvisés », a détaillé le colonel Patrik Steiger lors d'un point presse du ministère français des Armées. Du 9 au 12 mars, deux opérations menées au sud de l'axe Ansongo-Menaka (nord-est du Mali) « aux côtes des forces armées maliennes, en lien avec les forces armées nigériennes », ont notamment « permis de mettre +hors de combat+ une dizaine de terroristes », appartenant « vraisemblablement » au groupe Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), a-t-il déclaré. Le 12 février, « une dizaine de jihadistes » avaient été tués dans le nord-est du Mali par l'armée française. Deux autres opérations antijihadistes ont également eu lieu les 22 et 25 février, selon l'état-major. La guerre menée au Sahel par les 4.000 troupes de l'opération Barkhane n'épargne pas les soldats français: deux d'entre eux ont été tués et un autre blessé le 21 février dans l'explosion d'une mine artisanale dans le nord-est du Mali. Bien que depuis 2013 les groupes liés à Al-Qaïda ont été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes. Pour tenter de lutter plus efficacement contre les groupe jihadistes qui se jouent des frontières, cinq Etats de la région (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont mis sur pied la force du G5 Sahel, qui devrait compter 5.000 soldats d'ici la mi-2018, et qui bénéficie sur le terrain de l'appui des forces armées françaises.