L'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) est l'institution étatique qui est chargée de la promotion touristique du produit Maroc, à l'étranger. De ce fait son rôle est à la fois déterminant et vital pour la commercialisation et le développement du tourisme national. Les accords co-marketing et les divers partenariats signés entre l'ONMT et les Tour Opérateurs internationaux revêtent un caractère essentiel pour le maintien et la fluidité des flux touristiques vers les diverses destinations du pays. La gestion de l'ONMT a été toujours sujette à la bonne volonté du DG responsable de l'institution sous la tutelle directe du ministre du tourisme. Autant de « stratégies de travail » avec autant de ministres et de DG. Le Maroc, à travers les délégués qui exercent à l'étranger et qui sont sous la responsabilité directes du DG de l'ONMT, a acquis une assez bonne expérience en matière de promotion et de maintien de la renommée touristique du pays. Et ce malgré les moyens financiers et humains bien insuffisants en comparaison de ceux déployés par les pays concurrents. Certains budgets sont carrément ridicules par rapport à ceux de la concurrence ( Egypte, Tunisie… quant à la Turquie on ne peut la considérer comme concurrent du Maroc, car il s'agit d'un vrai pays touristique qui nous dépasse de très loin). L'année 2011, ainsi que les années qui vont suivre vont connaître un départ important en retraite de nombreux délégués qui ont exercé depuis des années à l'étranger et qui ont cumulé une assez riche expérience de terrain. A Londres, Madrid, Viennes, Dubaï, Montréal et autres nos délégués ont toujours fait preuve d'une abnégation et d'un nationalisme appuyé de professionnalisme qui les honore et honore le tourisme marocain. Quelle relève a-t-on préparé pour remplacer des délégués en partance à la retraire ? Aucune, malheureusement. On va se trouver devant un vide énorme, qui sera comblé à la va vite, avec des nominations « basées » sur des affinités amicales ou familiales de tel ou tel responsable, mais sans aucune référence professionnelle ou savoir faire en matière de gestion du tourisme et de sa promotion. Or pour la pérennité de la promotion et pour maintenir le contact avec les TO et les différents intervenants étrangers, notre tourisme a besoin d'une bonne continuité dans le changement, avec du sang neuf et une vision plus dynamique encore. Rien de cela n'est prévu par l'ONMT, jusqu'à preuve du contraire. On nomme un délégué dans un pays dont il ne parle même pas la langue. On nomme un délégué sans moyens financiers et humains nécessaires. On nomme un délégué adjoint qui fait le travail d'un délégué sur des années… Certaines délégations fonctionnent avec le délégué et une secrétaire… Comment peut exiger alors une bonne rentabilité dans ces conditions ? Bref, dans le cadre de la Vision 2020, l'ONMT doit être doté des compétences et des budgets nécessaires au bon fonctionnement des délégations à l'étranger. Lorsqu'on compare les moyens humains et financiers mis à la disposition des délégations de nos pays concurrents ( Tunisie, Egypte …), il y a de quoi dire que nos délégations sont les parents pauvres de la promotion à l'étranger et ont grandement besoin d'une bonne mise à niveau structurelle pour être au niveau du défi touristique engagé par notre pays, mais aussi pour participer comme il se doit au développement touristique dans l'esprit entrepris faisant du tourisme une priorité économique nationale. Il y faut de la volonté certes, mais surtout des moyens nécessaires et des hommes qu'il faut à la place qu'il faut. IL faut donc prendre les décisions judicieuses qu'il faut pour la nomination des délégués sur la base de compétences, de savoir faire, d'expérience de terrain, de maîtrise des langues et de grande capacité de communication. Le délégué à lui seul ne pourra jamais rien faire aussi brillant soit il, s'il n'est pas renforcé par une bonne équipe sur place et par des moyens adéquats. Vouloir conquérir le marché allemand avec une seule délégation et trois employés, c'est prêcher dans le désert. QU'on prenne exemple sur la concurrence et qu'on tire des leçons sur la manière avec laquelle fonctionne les délégations des autres pays touristiques. A bon entendeur, salut