Pour sa 7ème édition, du 28 au 31 octobre à Essaouira, le Festival des Andalousies Atlantiques à choisi cette année un fil d'or et de lumière, celui des paroles brodées et des musiques tissées du Matrouz, pour donner tout sa beauté, son éclat et son exceptionnelle richesse à ce festival de l'émotion, de l'authenticité et de toutes les modernités. Pendant trois jours, la musique andalouse, le matrouz judéo-arabe et maroco-espagnol, le flamenco, le malhoun vont investir la grande scène de Bab El Menzeh et le merveilleux espace acoustique de Dar Souiri, rendez-vous désormais incontournable des mélomanes les plus exigeants. Un grand maître et un grand orchestre vont imprimer leur marque à cette édition. Il s'agit de l'orchestre Hadj Abdelkrim Raïss de Fès, dirigé par Mohamed Briouel, qui va se produire quasiment tous les soirs, mais aucune de ces soirées ne ressemblera à l'autre. En effet, le jeudi 28 octobre, Si Mohamed Briouel a invité, la Chorale du Roi David (Hevrat David Hamelech) qui nous vient de Strasbourg et qui va nous donner la juste mesure de la pérennité de l'école de musique judéo-arabe, sur laquelle ni le temps ni l'espace n'ont de prise. Le même soir et ce sera l'un des temps forts cette année, le Rabbin Haim Louk va rejoindre l'Orchestre de Fès pour revisiter les pages les plus fortes et les plus belles de notre Matrouz. Le lendemain, Essaouira sera à la fête avec un après-midi dédié aux chants et aux textes qui ont pendant longtemps rythmé la vie quotidienne des Souiris. C'est le Professeur Chetrit et son équipe de musiciens et de chanteurs qui ont préparé ce programme qui fera date et qui va illustrer et expliquer ce que veut dire le Matrouz avec ses paroles brodées et ses musiques tissées. …/… Vendredi encore Essaouira accueillera avec le même enthousiasme Raymonde El Bidaouia accompagné de Mustapha Regragui et son orchestre. Puis interviendra l'exceptionnel duo que forment Françoise Atlan et Abderrahim Abdelmoumen. Ce sera un moment privilégié de matrouz Maroco-espagnol qui précédera le concert d'A. Abdelmoumen suivi, ce même vendredi soir par la rencontre très attendue de Los Jovenes Flamenco qui viennent de Séville pour retrouver Jalal Chekara et ses musiciens. Samedi, la journée et la soirée seront encore plus fortes et plus denses, si cela est possible d'abord avec le concert à une voix du grand poète et chanteur palestinien, Moneim Adwan. Et puis ce sera l'un des grands nouveaux de cette édition, la remise des Prix du Matrouz à ceux qui ont eu le talent et la force de protéger ce magnifique héritage qui est aujourd'hui plus que jamais emblématique de la modernité et de la beauté tranquille du patrimoine de notre pays et de la civilisation marocaine. Cet événement méritait d'être fêté et salué par un concert sans précédent. Ce sera le cas avec le rendez-vous qu'Essaouira a donné le même soir, sur la même scène aux grands orchestres de Fès, Tanger et Meknès dirigés par Mohamed Briouel avec la participation des plus grands chanteurs et solistes des répertoires Ala et Matrouz. Abderrahim Souiri ouvrira le bal avec Haim Louk, Abderrahim Abdelmoumen Nourredine Tahiri et la Chorale strasbourgeoise du Roi David. Cette soirée fera date dans les annales de toutes les Andalousies invitées à Essaouira par la musique bien sûr, mais aussi pour réfléchir et débattre puisque comme chaque année et tous les matins, un Forum est ouvert à tous à Dar Souiri. Le thème des discussions pour cette édition n'aura rien à envier à la qualité du programme artistique et musical puisqu'il s'agira de débattre du « Partage des Cultures pour la construction d'un espace privilégié de résistance à l'archaïsme et à la régression ».