Afin de reprocher l'INDH ( Initiative Nationale de développement Humain), initiée et lancée officiellement par SM Le Roi Mohammed VI, nous avons contacté Mme Zineb Ait Boulahcen, déléguée régionale du Haut Commissariat au Plan, pour en savoir plus et pour permettre à nos lecteurs de se rapprocher de l'approche de ce concept novateur, qui est à la fois une philosophie et un programme d'action. Nous reviendrons prochainement sur le programme d'action qui sera engagé dans les provinces de la Région Souss Massa Drââ. L'INDH est basée sur des concepts statistiques, appelés communément les indices, qui eux-mêmes se basent sur le recensement de la population de septembre 2004. Ces indices sont au nombre de trois : indice de la pauvreté ; indice de développement humain et indice social. Comprendre l'interaction de ces trois indices, c'est comprendre l'objectif noble du programme de l'INDH qui ne touche que les communes rurales et urbaines très pauvres donc les plus défavorisées, à tout point de vue. L'indice de pauvreté est décomposé en trois niveau : la pauvreté alimentaire ( dépense de 1000 DH par famille), la pauvreté absolue et la pauvreté relative qui est prise en considération par l'évaluation à l'échelon mondial ( soit un revenu de mois de 1900 DH). Pour le milieu urbain, c'est le SMIG : 1687 DH pour une famille de 5 à 6 personnes ? Pour le monde rural, il est calculé sur la base de 1745 DH. A signaler que l'indice de précarité est aussi important car il conduit inévitablement, suite à des fermetures d'unités de productions, ou suite à des licenciements ou faillites à faire basculer les employés dans le domaine du chômage qui lorsqu'il dure se transforme en pauvreté manifeste pour les familles. Pour ceux qui veulent aller dans des précisions techniques, sachez les indicateurs de la pauvreté sont liés, par les spécialistes aux indicateurs de la vulnérabilité et de l'inégalité. Ainsi donc, on distingue le taux de pauvreté relative : pourcentage de la population dont la dépense de consommation est inférieure au seuil de la pauvreté relative. Le taux de vulnérabilité : pourcentage de la population qui est au dessus du seuil de la pauvreté relative, mais qui risque de se trouver en deçà de ce seuil ( dépense de consommation entre 1 et 1,5 fois le seul de la pauvreté relative). Indice de sévérité de la pauvreté : écart unitaire entre la dépense des ménages pauvres et le seuil de la pauvreté relative. Indice d'inégalité : mesure le degré de concentration de la répartition sociale des dépenses de consommation. Pour l'Indice de développement humain, cet indice est mesuré par trois éléments abordant les mêmes dimensions que l'Indicateur d u Développement Humain ( IDH) mais il opte pour les indicateurs les plus signifiants : - le taux de mortalité infantile, retenu par les institutions spécialisées des Nations Unies comme indicateur de l'état de développement des pays dans le domaine de la santé ; - le niveau d'éducation, mesuré par un indicateur combinant, pour les deux tiers, le taux d'alphabétisation des 10 ans et plus et, pour un tiers, le taux de scolarisation de base des 7 - 12 ans ; - et le niveau de vie approché par la dépense annuelle moyenne, par an et par personne. Cet indice n'est pas comparable à l'IDH. Ce dernier se réfère à l'espérance de vie, au PIB par habitant, à l'alphabétisation des adultes et à la scolarisation des 6 – 23 ans. Le Maroc est classé mondialement à la 124 ème place avec un indice de 0,630, en déçà de la moyenne mondiale qui est de 0,722. L'indice social, troisième indice, indique le développement social, principalement en milieu rural. Mesuré pour l'ensemble des communes rurales, cet indice combine trois indicateurs d'accès aux ménages aux équipements sociaux de base : - l'accès à l'eau potable, mesuré par la proportion des ménages disposant de l'eau potable d'une source publique ( réseau ou fontaine publique) ; - l'accès à l'électricité, mesuré par la proportion des ménages disposant de l'électricité –toutes sources confondues- ( ONE, groupe électrogène et énergie solaire) ; - et l'accès au réseau routier, mesuré par ma proportion des ménages vivant dans un rayon de moins de 2 Km par rapport à une route. Les trois indices combinés concluent à un taux de pauvreté, dans les communes rurales et qui est retenu officiellement à plus de 30%. Toute commune rurale dont le taux de pauvreté est égale ou dépasse les 30% est classée pauvre et entre dans le programme d'aide de l'INDH. A préciser, comme l'a très bien expliqué Rachid Filali Wali d'Agadir lors de la tenue de la session du Conseil Régional de la RSMD que le programme de l'INDH est un programme complémentaire aux autres programmes lancés par l'Etat. Le cadre est clairement défini, il ne faut pas demander à l'INDH ce qui sort de sa philosophie et de son concept de développement et de mise à niveau des communes pauvres. Surtout ne pas croire que l'INDH, avec son programme d'actions, est la solution miracle de tout le développement du pays.