La consolidation progressive des mécanismes de développement et de solidarité en lien avec la régionalisation avancée nécessite de passer à la vitesse maximale en matière d'institutionnalisation de ce processus et la mise en œuvre de ses mécanismes réglementaires, financiers et fiscaux, a affirmé mardi à Rabat le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit. Présentant le budget 2020 du ministère de l'Intérieur devant la Commission de l'intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, le ministre a souligné qu'une telle œuvre de consolidation graduelle requiert aussi des mécanismes appropriés de gestion et de gouvernance régionale ainsi que la mobilisation d'un capital humain en mesure d'assurer l'efficience de l'action régionale. Il a également relevé lors de cette réunion en présence du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb, que l'accélération de la mise en oeuvre de la charte de déconcentration administrative dans le sens du transfert des compétences aux services déconcentrés, la modernisation et la numérisation des mécanismes de prise de décision, entre autres, permettront à la gouvernance régionale de jouer son rôle central dans la mobilisation des ressources et du potentiel dont disposent notamment les acteurs publics et privés, pour qu'ils s'engagent résolument dans la dynamique du développement régional. "L'efficacité de la gestion publique dans le contexte de la régionalisation passe désormais par l'intégration et la convergence des politiques et des programmes des départements ministériels, des collectivités territoriales, des collectivités territoriales, des établissements publics, du secteur privé, de la société civile et d'autres partenaires et acteurs du développement", a expliqué le ministre. M. Laftit a en outre souligné que l'engagement du ministère en faveur de la dynamique du développement s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre et l'accompagnement des politiques publiques de l'Etat aux niveaux central et territorial, en s'inspirant des directives de SM le Roi Mohammed VI visant la réalisation et la modernisation des structures socio-économiques, la création des richesses et d'emplois, la promotion du capital humain et l'élargissement de l'éventail des services de proximité. Il s'agit également, selon lui, de réduire les inégalités sociales et territoriales et de promouvoir le développement humain dans l'optique de préserver la dignité du citoyen et de concrétiser le développement dans toutes ses dimensions. Au volet de la gouvernance sécuritaire, M. Laftit a indiqué que les réalisations du ministère ont été marquées cette année par la poursuite de la mise en œuvre des stratégies et des plans de sécurité multidimensionnels avec l'objectif de consolider les règles de gouvernance de la sécurité, permettant essentiellement de lutter contre la criminalité, les réseaux terroristes, le trafic de drogue, le crime transfrontalier et les flux de migration clandestine, dans le plein respect des lois en vigueur. Dans ce même contexte et sur la base de l'approche sécuritaire adoptée, l'expérience marocaine a permis d'obtenir des acquis importants sur le front de la sécurité, particulièrement au niveau de l'intervention proactive face aux menaces terroristes, a-t-il poursuivi, se félicitant du professionnalisme dont font preuve les services de sécurité exerçant dans ce domaine. S'agissant de la gestion proactive des risques, M. Laftit a précisé qu'au titre de l'année en cours et dans le cadre du Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles (FLCN), 77 projets ont été approuvés pour un investissement total de 1.305 millions de dirhams, alors que 47 projets ont été sélectionnés pour un coût d'environ 471 millions. Le ministère s'est attelé d'autre part à la mise en place d'un plan de formation sur la gestion des risques des catastrophes naturelles afin d'améliorer l'expertise en la matière aux niveaux central et régional, en associant le reste des départements concernés, a-t-il dit, notant qu'un projet de stratégie de gestion des risques naturels est en cours de finalisation, de même qu'un projet de développement d'un système intégré d'aide à la gestion des risques d'inondations lancé en septembre dernier.