Les professionnels du transport routier des marchandises ont décidé, samedi, d'annuler leur sit-in de protestation prévu initialement les 14 et 15 octobre. Cette décision a été prise à l'unanimité lors d'une réunion présidée par le ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau, en présence des professionnels du transport routier des marchandises au cours de laquelle ont été abordées les différentes contraintes qui entravent leurs activités. Il s'agit de la dernière hausse du prix du gasoil et ses répercussions négatives sur la compétitivité des entreprises du transport, de la problématique du sur-tonnage et des conditions d'accès à la profession, a précisé le ministère dans le procès-verbal de la réunion. Par la suite, le ministre a présenté des explications sur la mise en œuvre des mesures convenues lors des précédentes rencontres. Il a été également convenu de tenir une réunion dans les plus brefs délais avec les professionnels sous la supervision du secrétaire général du ministère, en vue d'examiner la décision relative aux conditions d'accès à la profession et la dynamisation de celle portant sur les fiches d'embarquement à partir du 1er janvier 2020, ainsi que le renforcement du contrôle de la surcharge. Pour rappel, trois associations représentant les professionnels du transport routier international et de la logistique au Maroc avaient appelé à un arrêt de travail durant 48 heures prolongeables, et ce à partir du 14 octobre à minuit. L'Association marocaine des transports routiers intercontinentaux du Maroc (AMTRI-Maroc), l'Association marocaine du transport et de la logistique (AMTL) et la Fédération nationale du transport multimodal (FNTM) avaient indiqué, jeudi dernier lors d'une conférence de presse, que cette décision de débrayage intervient suite à "l'absence totale du ministère de tutelle chargée du secteur, ce qui expose les acteurs du secteur du transport et de la logistique à un ensemble de contraintes". Les professionnels du secteur appellent à la modification du Dahir de 1974 qui définit la responsabilité légale en cas de transport de produits illicites à bord des camions de transport routier, et réglemente l'accès à la profession afin de limiter l'anarchie, tout en soulignant la nécessité d'adopter une feuille de transport détaillant les informations sur la cargaison, d'appliquer le poids autorisé et de subventionner le gasoil professionnel. Ils ont également appelé à échelonner les dettes en suspens depuis 2010, que la Société nationale du transport et de la logistique (SNTL) doit régler au profit de l'ensemble des sociétés de transport au niveau national. La SNTL avait souligné dans un communiqué "n'avoir jamais gelé" les droits des sociétés de transport, notant qu'elle s'est acquittée d'une partie de ces droits avec un total de 325 millions de dirhams transférés entre janvier et octobre 2019. Les représentants des professionnels du secteur, à savoir le président adjoint de la FNTM, Amer Zghinou, le président de l'AMTRI-Maroc, Idriss Bernoussi et le président de l'AMTL, Mohamed Jaabak, ont précisé que la cessation du travail engendrera des pertes pour l'ensemble des parties que personne ne souhaite, appelant le ministère à "s'engager avec les professionnels dans un dialogue sérieux". Les professionnels du secteur ont aussi appelé le ministère à "appliquer le contrat-programme présenté lors de la journée nationale d'étude sur la structuration et le développement du secteur du transport routier de marchandises, organisée le samedi 8 décembre 2018 par le ministère". Selon les données présentées lors de la conférence de presse, le transport de marchandises via le détroit de Gibraltar enregistre une croissance annuelle de 13%, passant de 160.000 conteneurs 10 ans auparavant, à environ 300.000 conteneurs en 2018, avec une estimation d'environ 500.000 conteneurs pour 2025.