Après plusieurs découvertes ces dernières années, de nouveaux secrets d'histoire ont été livrés dans l'Anti-Atlas. En effet, au sud d'Agadir une équipe de chercheurs internationaux de l'Université de Zurich, en Suisse, a découvert le squelette fossilisé d'une espèce de requin préhistorique, baptisée Phoebodus. Une grande première. Aucun squelette quasi-complet de cette espèce n'a jamais été découvert auparavant. En effet, les chercheurs avaient mis la main jusqu'à présent seulement sur des dents et des épines dorsales fossilisées de cet animal marin dont les os « mous » arrivent à se conserver dans le temps. Le squelette aurait près de 360 millions d'années et nous renvoie à l'ère du Dévonien. Il a été trouvé au niveau du bassin du Maïder. Zone montagneuse du sud du Maroc, l'endroit abritait autrefois un bassin océanique peu profond, selon les chercheurs qui ont publié cette semaine une étude sur ladite découverte dans la revue The Royal Society Publishing.
A long eel-like body and inward-pointing teeth: #UZH palaeontologists describe the first almost completely preserved skeleton and skull remains of a shark that lived 360 million years ago. @UZH_Science https://t.co/RixBgp4Peb — University of Zurich (@UZH_en) October 2, 2019
En plus du squelette, des restes de crânes provenant d'autres types de Phoebodus ont pu être découvert. Les paléontologues précisent ainsi que le corps de cette espèce de requin, mesurant 1,20 m, était semblable à celui d'une anguille. Il possédait une tête plate et une longue mâchoire. Le Phoebodus ressemblait possiblement au requin à collerette ou requin-lézard que l'on connaît de nos jours. « De nombreux requins modernes ont une mâchoire en dents de scie qui leur permettent de couper leurs proies avant d'ingérer les morceaux », souligne le co-auteur de l'étude, Christian Klug, de l'Université de Zurich, à National Geographic. Cependant, les dents de Phoebodus, sous forme de cône et pointant vers l'intérieur comme celles du requin à collerette, ne lui étaient utiles que pour capturer une proie et l'avaler, ensuite, en entier. La découverte de ce fossile bien conservé a été possible grâce à l'emplacement où le Phoebodus est mort. « La circulation limitée d'eau et les faibles niveaux d'oxygène ont créé un environnement dans lequel leur corps était en grande partie préservé des bactéries, des charognards et des courants, les préservant pour la postérité », conclut National Geographic.