Le constat est sans appel: Eté et don de sang ne font pas bon ménage. Avec la canicule et les départs en vacances, les donneurs ont tendance à déserter les centres de prélèvement. Un phénomène relevé à chaque début d'été, période délicate où les besoins sont pourtant plus importants. Contacté par 2M.ma, le Directeur du Centre national de transfusion sanguine et d'hématologie Dr .Mohammed Benajiba parle d'une situation de stocks actuelle équivalant à une consommation de six jours, légèrement inférieure au seuil minimum de réserves souhaité, soit de sept jours. Pourquoi peine-t-on toujours à combler nos réserves ? L'explication serait toute simple selon M. Benajiba, qui pointe une irrégularité des dons, confrontée à des besoins toujours constants des malades, mais aussi à des inégalités géographiques en termes de dons. "La situation des stocks varie en fonction des centres de prélèvement. Certains sont à 22 jours tandis que d'autres à 3 ou 4 jours seulement", a t-il indiqué, précisant qu'il existe des régions plus consommatrices que d'autres en produits sanguins, à l'instar de Casablanca, où au moins une collecte de 450 poches par jour est nécessaire pour satisfaire l'ensemble des besoins au niveau de l'agglomération. "Aujourd'hui, nous réalisons quotidiennement une moisson assez maigre variant de 300 à 350 poches, ce qui ne permet pas d'atteindre l'autosuffisance et couvrir les 7 jours susmentionnés. En revanche, à Errachidia ou Ouarzazate, seulement 10 dons par jours sont suffisants pour assurer toutes les demandes", nous affirme M. Benajiba. Un contraste criard que le CNTSH tente de réduire en déployant sa stratégie de sensibilisation, de promotion et de collecte de sang. Lancée il y a une quinzaine de jour, et devant prendre fin en septembre, cette stratégie consiste en une campagne de communication lancée via les médias encourageant ainsi les citoyens à se rendre plus souvent dans les centres implantés au plus près de chez eux, mais aussi en des campagnes de collecte menées au niveau des régions à besoin. "Cette année nous avons choisi d'opérer selon une nouvelle approche. Celle d'aller vers les donneurs plutôt que d'attendre leur arrivée. Nous avons dans ce sens lancé une caravane dans les villes côtières d'El jadida, Tamares, Martil, ou encore Agadir ".ajoute-t-on de même source. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits. En comparaison avec la même période de l'année dernière, les stocks en produits sanguins ont atteint un niveau satisfaisant. Soulignons qu'entre 950 et mille poches par jour et 23 mille poches par mois sont nécessaires pour réaliser l'autosuffisance à l'échelle nationale.