La situation "inhumaine" prévalant dans les camps de Tindouf, où les populations sahraouies séquestrées subissent de nombreux abus, est "dangereuse et porteuse de risques", a dénoncé Zoubida Souad Kriska, acteur associatif marocaine aux Etats-Unis, lors de la réunion du Comité des 24 des Nations-Unies, qui se tient à New York. "Il est grand temps pour la communauté internationale de reconnaître pleinement les nombreux abus en cours dans les camps de Tindouf et d'agir rapidement pour mettre fin à ces violations des droits humains par le polisario contre des populations séquestrées contre leur gré", a martelé Mme Kriska devant les membres du Comité des 24. "Cette population, qui est sous siège militaire, doit être autorisée à retourner librement à la mère patrie, le Maroc", a-t-elle dit, faisant observer que les milices armées du polisario contrôlent les quatre camps de Tindouf en les isolant les uns des autres et en les encerclant par des bases militaires. L'acteur associatif a expliqué que les populations de Tindouf n'ont aucun statut et personne ne connaît leur nombre réel du fait de l'interdiction de tout recensement, en dépit des appels répétés au recensement de la part de la communauté internationale et du Conseil de Sécurité de l'ONU. "Le polisario tient les populations de Tindouf dans des camps séparés en violation de leurs droits fondamentaux à la liberté de mouvement, d'expression, de rassemblement et d'association", a-t-elle encore dénoncé. "Même l'aide humanitaire qui leur est destinée par la communauté internationale est détournée et écoulée dans des marchés régionaux par le polisario". Cette aide internationale sert à enrichir les dirigeants du polisario, comme cela a été révélé par des rapports internationaux, notamment celui de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), a-t-elle rappelé. Mme Kriska a également dénoncé les souffrances endurées par les femmes sahraouies victimes d'abus sexuels et torturées lorsqu'elles tombent enceintes dans les camps de Tindouf. Elle a rappelé, dans ce cadre, que plusieurs membres du polisario font l'objet de poursuites pénales par des tribunaux européens, notamment le dirigeant de ce groupe séparatiste, Brahim Ghali, poursuivi en Espagne pour de nombreux crimes contre l'humanité. "L'esclavage prévaut également dans les camps de Tindouf", a-t-elle révélé, notant que cette situation a été condamnée par plusieurs ONG internationales, comme France Libertés, Human Rights Watch et le "US Committee for Refugees and Immigrants".