Le film roumain "Lemonade" d'Ioana Uricaru a remporté, samedi soir, le Grand Prix de la 12ème édition du Festival international du film de femmes de Salé, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI. Ce long métrage de 88 minutes relate l'histoire de Mara, une jeune femme roumaine, qui emménage aux Etats-Unis chez son nouveau mari, Daniel, qu'elle vient de rencontrer. Elle y emmène Dragos, son fils de 9 mois et le temps d'une journée, elle fait face à une série de problèmes administratifs, sociaux et humains. Le film chinois "Les anges portent du blanc" a valu à sa réalisatrice Vivian Qu le prix du Meilleur Scénario tandis que le prix Spécial du Jury a été décerné au film espagnol "Carmen y Lola" d'Arantxa Echevarría. Le Prix de la Meilleure interprétation masculine a été attribué à Jamal Boujemaa pour son rôle dans le film algérien "Jusqu'à la fin des temps" de Yasmine Chouikh, tandis que l'actrice Alina Serban a remporté le prix de la Meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film belge "Seule à mon mariage" de la réalisatrice Marta Bergman. Concernant la compétition du film documentaire, le prix est revenu au film afghan "A Thousand Girls Like Me" de Sahra Mani, tandis que le prix Jeune public a été attribué dans la catégorie court-métrage à Maria Kenzi Lahlou pour son film "L'appel", et dans la catégorie long-métrage ex-aequo à Driss Mrini pour son film "Lahnech" et à Rachid El Ouali pour son film "Nouh ne sait pas nager". La cérémonie de clôture de cette 12ème édition a également été marquée par un vibrant hommage à l'actrice marocaine Houda Rihani, en reconnaissance à sa riche carrière artistique, ainsi qu'à la productrice brésilienne Sara Silveira pour son long parcours dans le domaine. S'exprimant à cette occasion, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laâraj, a souligné que le FIFFS est un événement important au sein du Royaume qui s'attelle au sujet de la femme, notant que pareils événements occupent une place particulière car ils attirent de nombreux professionnels du cinéma, notamment des personnalités provenant de plusieurs pays. Laâraj a également affirmé que le ministère de la Culture et de la Communication dispose d'un plan opérationnel visant à accorder une place particulière aux festivals de cinéma, et ce à travers un arsenal juridique ainsi qu'un soutien financier adéquat, en plus de l'adoption de plusieurs décrets relatifs à ce domaine. Pour sa part, le directeur du festival, Abdellatif Assadi, a indiqué que le festival a rassemblé énormément d'acquis et de nouveautés afin d'approfondir le débat au sujet de la femme et d'accompagner le développement de sa situation aux niveaux national et international, notant que cet évènement vise à s'élargir, à s'ouvrir d'avantage, et à s'orienter vers les femmes et les jeunes vu la place importante dont jouissent ces deux catégories au Maroc. Il a également souligné que cette édition a été marquée par une programmation riche sur les plans qualitatif et quantitatif, précisant que cette année et pour la première fois, des films de la catégorie "Classique cinéma africain" ont été projetés durant le festival. Le jury de la compétition officielle a été présidé par la réalisatrice, scénariste et écrivaine chilienne Marillu Mallet et a été composé des comédiennes Yousra El Lozy (Egypte) et Véronique Tshanda Beya (Congo), des réalisatrices Myriam Aziza (France), Show-Chun Lee (Taiwan) et Roberta Marques (Brésil) outre la comédienne marocaine Asmae El Khamlichi. La compétition officielle des long-métrages fiction de cette édition a connu la participation de 12 films représentant 18 pays des cinq continents, dont 11 ont été exclusivement projetés au Maroc. Ont pris part à cette compétition "Apatride" de Najiss Nejjar (Maroc), "Lemonade" d'Ioana Uricaru (Roumanie, Canada, Allemagne, Suède), "Slut in a Good Way" de Sophie Lorain (Canada), "The Seen and Unseen (Sekala Niskala)" de Kamila Andini (Indonésie, Pays-Bas, Australie, Qatar) et "Seule à mon mariage" de Marta Bergman (Belgique, France). Il s'agit également de "Los Silencios" de Beatriz Seigner (Brésil, France, Colombie), "Carmen y Lola" d'Arantxa Echevarria (Espagne), "La mauvaise réputation (What Will People Say)" d'Iram Haq (Norvège, Allemagne, Suède), "Maki'la" de Machérie Ekwa (Congo RDC, France), "Les anges portent du blanc" de Vivian Qu (Chine, France), "A deux heures de Paris" de Virginie Verrier (France) et "Jusqu'à la fin du temps" de Yasmine Chouikh (Algérie, France). L'invité de cette 12-ème édition a été le cinéma brésilien à travers la projection de 4 films, à savoir "Mutum" de Sandra Kogut, "Pendular" de Julia Murat, ainsi que "Trabalhar Cansa" et "As Boas Maneiras"de Juliana Rojas et Marco Dutra. Le festival a également été l'occasion de présenter un nombre d'ouvrages, de débattre des films en lice pour la compétition, d'organiser des ateliers, notamment l'atelier "un cinéaste/une séquence" et "l'éducation à l'image", outre un forum sur "la femme dans le cinéma et le harcèlement sexuel" ainsi qu'un dialogue de cinéastes "Nabil Ayouch face à Pascale Ferran".