Contexte oblige, le Haut Commissariat au Plan ressort une enquête nationale, réalisée en 2009, sur la prévalence de la violence à l'égard des femmes. Celle-ci indique que les femmes ne sont pas toujours en sécurité dans les espaces publics, notamment dans les villes. Ainsi, les femmes « ne peuvent pas jouir, au même titre que les hommes, de ces lieux en raison des violences de toutes les formes perpétrées à leur égard », précise d'emblée le HCP. En effet, 4 femmes sur 10, âgées de 18 à 64 ans, ont été victimes au moins une fois d'un acte de violence dans l'espace publique, indiquent les chiffres du Haut Commissariat au Plan. La plus fréquente étant la violence psychologique. Celle-ci touche 1,9 millions de femmes, soit 3 victimes sur 10. Les violences physiques occupent la deuxième position avec 808 mille victimes (14,2%). Dans les lieux publics, les atteintes à la liberté individuelle concerne 427 mille femmes, tandis que et les violences sexuelles touchent 372 mille victimes en milieu urbain. 6 victimes sur 10 sont âgées de 18 à 24 ans L'enquête du HCP indique que 58,3% des femmes victimes de violences sont âgées de 18 à 24 ans, tandis que 25% ont entre 50 et 64 ans. Les jeunes sont donc les plus touchées. « Le taux de prévalence des violences parmi les jeunes de 18 à 24 ans est de 51,1% pour les violences psychologiques, 18,2% pour les violences physiques et de 8,8% pour les violences sexuelles. Pour les femmes plus âgées (50-64 ans), ces taux sont respectivement de 15,1%, 11,8% et 1,9% », indique le HCP. Quoiqu'elle ne préserve pas la femme, la situation matrimoniale reste un facteur « modérateur ». « Le taux de prévalence a atteint 33,4% parmi les femmes mariées contre 46,3% parmi les divorcées et 66,3% parmi les célibataires. Les femmes veuves sont touchées par la violence dans les espaces publics urbains à hauteur de 27% probablement en raison de leur âge » précise la même source. Les femmes instruites sont davantage confrontées aux actes de violence Plus le niveau d'instruction de la femme est élevé, plus le taux de prévalence augmente, indique l'enquête du Haut Commissariat au Plan. On y apprend que près de 6 victimes sur 10 (57,9%) ont un niveau de l'enseignement supérieur, tandis que 4 victimes sur 10 (40,6%) ont un niveau de l'enseignement primaire, tandis que 3 femmes sur 10 (29%) n'ont aucun niveau d'instruction. « La prévalence est particulièrement élevée parmi les femmes citadines en situation de chômage avec 2 femmes sur 3, et les citadines pourvues d'un travail avec un taux de près d'une femme sur deux (54,5%) et 35,6% parmi les inactives », précise le HCP. Le taux de prévalence est de près de 72% parmi les élèves et les étudiantes et de 33% parmi les femmes au foyer. La femme reste exposée aux violences, quelle que soit sa tenue vestimentaire Ceci dit, le HCP indique que les femmes portent souvent des tenues modernes courtes rapportent plus d'actes de violences commis à leur encontre dans les espaces publics. En milieu urbain, plus de 7 de ces femmes sur 10 (75,5%) sont exposées aux violences. 6 victimes sur 10 (61%) ont l'habitude de porter des tenues modernes longues mais sans voile, tandis que près de 3 femmes sur 10 (34%) portent des Djellabas ou équivalents. « Même si la femme présente un handicap, son état ne l'épargne pas de la violence perpétrée dans les espaces publics », note le HCP.