La Communauté de brevets médicaux (MPP), fondé par Unitaid en 2010, a signé mardi un accord de "licence volontaire" pour le candidat traitement antiviral oral Covid-19 du géant pharmaceutique américain Pfizer, qui doit être administré en association avec du ritonavir à faible dose. Cet accord favorisera la vente à bas prix d'antirétroviraux aux pays en développement, précise un communiqué d'Unitaid, une organisation dont l'objectif est de négocier le prix des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose pour les pays pauvres. Selon cette agence basée à Genève, les licences volontaires obtenues avec le soutien d'Unitaid et de MPP se sont avérées efficaces pour répondre à d'autres défis sanitaires mondiaux, notamment le VIH, en rendant les antirétroviraux génériques disponibles dans les pays à faibles ressources. Le nouvel accord permettra à Unitaid de « faciliter la production et la distribution de l'antiviral expérimental, toujours en cours d'approbation réglementaire, via l'accord de sous-licences à des fabricants de médicaments génériques, dans le but de faciliter un meilleur accès à la population mondiale ». Les licences ne permettront cependant pas la vente dans les pays riches. « Selon les termes de l'accord entre Pfizer et MPP, les fabricants de médicaments génériques qualifiés du monde entier qui se voient accorder des sous-licences pourront fournir le nouveau médicament en association avec le ritonavir à 95 pays couvrant jusqu'à environ 53% de la population mondiale », a déclaré lors d'un point de presse à Genève, Hervé Verhoosel, porte-parole d'Unitaid. Cela inclut tous les pays à revenu moyen inférieur et inférieur et les pays à revenu moyen supérieur d'Afrique subsaharienne, ainsi que les pays à revenu moyen supérieur qui ont accédé à ce statut au cours des cinq dernières années. Selon l'Unitaid, la compagnie pharmaceutique allemande ne recevra pas de redevances sur les ventes dans les pays en développement. « Pfizer renoncera en outre aux redevances sur les ventes dans tous les pays couverts par l'accord tant que la Covid-19 restera classé comme une urgence de santé publique de portée internationale par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) », a précisé le porte-parole d'Unitaid. Pour la première fois, les malades des pays en développement auront accès aux mêmes médicaments que les malades vivant dans les pays riches, sans avoir à attendre l'expiration des brevets. Il s'agit de la première licence autorisant la fabrication de formes génériques de ce médicament. « C'est un premier pas important pour contribuer à garantir que tous les outils permettant de lutter contre le nouveau coronavirus soient disponibles dans les pays à revenu faible et intermédiaire en même temps que dans les nations les plus riches », a ajouté M. Verhoosel. L'Accélérateur d'accès aux outils Covid-19 (ACT-A) estime que dans les pays en développement, des millions de personnes risquent de contracter une forme légère ou modérée du Covid-19.