L'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a annoncé, vendredi 22 octobre, la reprise des vols de rapatriement des migrants irréguliers, suspendus depuis plusieurs mois. Dans un communiqué, l'OIM a précisé qu'elle a reçu jeudi l'autorisation du gouvernement d'union nationale pour la reprise des vols humanitaires depuis la Libye. Elle a fait état du rapatriement jeudi de 127 Gambiens bloqués, qui font partie des milliers de migrants attendant de rentrer chez eux dans le cadre du programme de retour humanitaire volontaire de l'OIM, mis en œuvre avec le soutien financier de l'Union européenne. D'après la même source, à bord d'un vol depuis l'aéroport de Misrata, ces migrants gambiens, parmi lesquels figurent sept femmes et cinq enfants, sont arrivés à la capitale gambienne de Banjul. Il s'agit de la première opération de rapatriement de migrants clandestins depuis la suspension par le ministère libyen de l'Intérieur du programme de retour volontaire de migrants irréguliers en août dernier. Parmi les personnes rapatriées figurent des migrants qui avaient été détenus dans des centres surpeuplés et qui attendaient depuis des mois pour retourner dans leurs pays d'origine, relève la même source. "Plus de 10.000 migrants en Libye ont demandé leur inscription au programme de retour volontaire et attendent depuis des mois pour rentrer chez eux" a déclaré Federico Soda, chef de mission de l'OIM en Libye. Il a souligné qu'"il est extrêmement important que le gouvernement ait levé la suspension car ce programme de l'OIM est essentiel pour les migrants qui souhaitent quitter la Libye et rentrer chez eux de manière sécurisée, légale et digne et reconstruire leur vie". La Libye est un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants, majoritairement issus de pays d'Afrique saharienne, cherchant chaque année à gagner l'Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km. Malgré le danger de la traversée, les départs de migrants depuis les côtes libyennes se sont multipliés ces derniers mois. L'instabilité économique en Libye due à la crise sanitaire, l'accalmie des combats à Tripoli et une météo clémente peuvent expliquer l'augmentation des tentatives de départs et des renvois en Libye. Depuis le début de l'année, plus de 12.000 migrants ont été interceptés en mer par les garde-côtes libyens et renvoyés dans le pays. Le nombre de migrants décédés en mer en tentant de rejoindre l'Europe a plus que doublé cette année par rapport à la même période en 2020, selon des chiffres de l'OIM publiés en juillet. En septembre, l'OIM a dénombré 1.369 migrants morts noyés en Méditerranée depuis de début d'année.