Les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se retrouveront fin novembre en session extraordinaire pour se prononcer sur un traité international de préparation et de riposte en cas de pandémies, a annoncé l'agence onusienne. « Le traité créera un cadre global associant les mécanismes politiques, financiers et techniques nécessaires pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale », a souligné le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à la clôture de l'Assemblée mondiale de la Santé, précisant que « le temps est venu » pour adopter ce traité. « La seule recommandation qui, à mon avis, contribuera le plus à renforcer à la fois l'OMS et la sécurité sanitaire mondiale est la recommandation d'un traité sur la préparation et la riposte aux pandémies », a-t-il poursuivi. « A l'heure actuelle, les agents pathogènes ont un plus grand pouvoir que l'OMS. Ils émergent plus fréquemment sur une planète déséquilibrée. Ils exploitent notre interdépendance et exposent nos inégalités et nos divisions », a fait observer M. Tedros. Pour le patron de l'OMS, « chaque gouvernement est responsable de son propre peuple et doit lui rendre des comptes. Mais les Etats membres ne peuvent véritablement assurer la sécurité de leurs propres citoyens que s'ils sont responsables les uns envers les autres au niveau mondial ». Il a noté que « la caractéristique déterminante de la pandémie est le manque de partage des données, des informations, des agents pathogènes, des technologies et des ressources. Ce sont les défis auxquels nous sommes confrontés depuis le début de la pandémie, et même avant ». Un traité, a-t-il dit, « favoriserait l'amélioration du partage, de la confiance et de la responsabilité, et fournirait une base solide pour bâtir d'autres mécanismes pour la sécurité sanitaire mondiale » Le texte a été adopté en commission à l'Assemblée mondiale de la Santé. L'UE, qui a porté cette proposition, a appelé à une volonté politique au sommet des Etats, similaire à celle qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Le traité ou une convention-cadre devrait permettre d'adapter les systèmes de santé aux défis actuels, "anticiper, empêcher et répondre" à une future pandémie et garantir un accès équitable aux vaccins ou aux technologies, selon l'Union.