La Belgique, où franchir les frontières pour un séjour touristique ou tout autre motif non essentiel était interdit depuis fin janvier en raison de la pandémie, rétablit cette possibilité à partir de lundi, a annoncé mercredi le Premier ministre Alexander De Croo. L'interdiction des voyages dans l'UE, qui avait été critiquée par la Commission européenne, est "levée dimanche soir", (l'échéance de l'arrêté ministériel l'ayant promulguée), mais ces déplacements resteront "déconseillés", a précisé le dirigeant libéral flamand lors d'une conférence de presse. Pour les déplacements hors de l'UE les règles européennes restent en application. La date du lundi 19 avril correspond à la rentrée scolaire après les congés de Pâques, pour lesquels le gouvernement belge souhaitait, comme en février, éviter au maximum les déplacements de sa population à l'étranger. Désormais se déplacer dans l'UE sera possible mais les voyageurs belges feront l'objet d'"un suivi très strict" à leur retour, selon le Premier ministre. Pour les retours de "zone rouge", des tests resteront obligatoires aux premier et septième jours ainsi que l'observation d'une quarantaine, avec si besoin des contrôles de police à domicile, a souligné M. De Croo. La mesure d'interdiction, destinée à endiguer la propagation du coronavirus, avait été critiquée par la Commission européenne qui la jugeait disproportionnée. Fin février l'exécutif européen avait sommé une demi douzaine de pays de l'UE dont la Belgique de s'expliquer sur des restrictions de circulation, rappelant que les fermetures de frontières devaient être évitées au profit de restrictions "non discriminatoires et proportionnées". Le 8 mars, interrogé par la presse, un porte-parole de la Commission s'était dit "surpris" d'avoir découvert "dans la presse" une nouvelle prolongation de ces restrictions belges pourtant jugées problématiques. Le commissaire européen Didier Reynders a salué mercredi une décision pour "maintenir le respect de la libre circulation au sein de l'UE". L'interdiction d'entrée et de sortie du territoire belge, en vigueur depuis le 27 janvier, ne concernait pas les travailleurs transfrontaliers ni les déplacements impérieux pour motif familial ou professionnel. Elle a été prise par le biais d'un arrêté ministériel, dont l'échéance a été plusieurs fois prolongée, comme pour l'essentiel des restrictions anti-Covid en vigueur en Belgique. La levée de l'interdiction était attendue notamment par les secteurs du transport aérien et les agences de voyages, très affectés par la pandémie.